
new york city août 2012 – abécédaire de voyage
une fois n’est pas coutume, ce n’est pas à un récit que je vous convie mais à un petit « abécédaire de voyage », tout à fait arbitraire d’ailleurs. les quelques images dont je l’ai parsemé ne sont là que pour illustrer le propos. d’autres clichés, beaucoup plus nombreux, feront (très) bientôt (laissez-moi le temps quand même, faut que je trie parmi les 1100 que j’ai rapportés) l’objet d’un traditionnel album… stay tuned et en attendant, enjoy folks!
a comme abercrombie & fitch
tous les ados un peu branchés vous le diront: a&f est LA marque à porter pour être cool sans avoir l’air « travaillé » (bon, même les adultes qui veulent être…
… branchés et se donner des allures de jeunes vous le diront aussi). et tous les ados un peu branchés vous diront aussi qu’abercrombie a perdu un peu de sa superbe cette année, en n’atteignant pas ses objectifs, voire en perdant de l’argent. les raisons? un catalogue identique depuis plusieurs années, des stocks trop importants pour être écoulés (et donc remplacés) rapidement, une marque soeur qui propose plus ou moins les mêmes produits, mais à un public plus jeune, une stratégie de marque pas assez dynamique qui se repose sur ses lauriers au lieu d’innover. résultats: licenciements, fermetures de boutiques dans le monde et désaffection d’une clientèle qui, hier accro, est aujourd’hui (un peu) blasée… en apparence seulement, car on ne dirait pas, à en juger par les (longues) files d’attente à l’extérieur de certaines boutiques, paris et new york en tête. alors que j’attendais pour entrer dans la boutique de paris, une femme avec un drôle d’accent m’a demandé: « but why are you waiting? ». et moi de lui répondre, avec l’aplomb qui me caractérise parfois: « because i’m a fool! ». surtout que la musique assourdissante et les vendeuses payées (des clopinettes) pour se trémousser en rythme, c’est déjà presque un peu ringard… petit conseil: si vous êtes à new york, au lieu de vous faire ch… à faire la queue sur la 5ème avenue, rendez-vous dans l’annexe de south street seaport, non loin du pier 17, certes plus petite, mais presque déserte.
a comme architecture
comment évoquer new york sans parler d’architecture? la ville est un vrai exercice de styles, et il suffit pour le constater de se promener nez en l’air genre n’importe où (mais avec un guide ou une carte pour bien savoir à quoi on a affaire) pour en avoir une myriade d’exemples à couper le souffle. new york city est un cours d’architecture en soi. pourquoi s’en priver…? les spécialistes dénombrent grossièrement (même s’ils sont très polis) cinq styles:
1. le style classique et colonial
– central park, frederick law olmsted & calvert vaux, 1873; les cloîtres, charles collens, 1937; the frick collection, john merven carrère & thomas hastings, 1913; metropolitan museum of art, calvert vaux, charles mckim, richard morris hunt, 1880; morgan library & museum, charles mckim et renzo piano, 1906 & 2006; richmond town, dès 1690; statue de la liberté, frédéric auguste bartholdi & richard morris hunt, 1886.
the cloisters, fort tryon park, à hauteur de la 191ème rue. reconstitués à partir de 5 cloîtres français du xiième siècle. c’est vrai qu’on ne se croirait pas à new york…
richmond town, sur staten island, le town hall.
2. le style renaissance – bronx zoo, heins & lafarge, 1899; the dakota, henry j. hardenbergh, 1884; ellis island, boring & tilton, 1892; flatiron (fuller building), daniel h. burnham, 1902; grand central terminal, reed & stem, warren & wetmore, 1913; lyceum theatre, herts & tallant, 1903; manhattan municipal building, charles mckim, 1914; new york public library, carrère & hastings, 1911; the plaza, henry j. hardenbergh, 1907; united states post office, charles mckim, 1912.
flatiron (fuller building de son vrai nom), au croisement de broadway et de la 5ème av.
grand central terminal, la gare ferroviaire bien connue de new york, sur park avenue, à hauteur de la 42ème rue.
la james a. farley post office, sur la 8ème avenue entre les 30ème et 33ème rues, derrière madison square garden.
new york public library, sur la 5ème avenue, entre les 40ème et 42ème rues.
3. le style art déco – the american radiator building (bryant park hotel), raymond hood, 1923; brooklyn bridge, john augustus roebling, 1883; chrysler building, william van alen, 1930; empire state building, shreve, lamb & harmon, 1931; parachute jump, michael mario, edwin w. kleinert, 1939; rockefeller center, raymond hood, 1932-40; st. patrick’s cathedral, james renwick jr. & william rodrigue, 1878; waldorf-astoria hotel, schultze & weaver, 1931; the woolworth building, cass gilbert, 1913; yankee stadium, 1923.
le sommet de l’american radiator building (the bryant park hotel de son vrai nom), sur bryant park, entre les 40ème et 42ème rues.
le chrysler building (déjà photographié je ne sais pas combien de fois par votre serviteur et donc je me suis dit qu’un angle un peu différent, ça ne ferait pas de mal), sur lexington avenue, à hauteur de la 42ème rue.
pareil pour l’empire state building (déjà un million de fois photographié par votre serviteur), sur la 5ème avenue, à hauteur de la 34ème rue.
parachute jump, riegelmann boardwalk, coney island.
4. le style pré-moderniste – edward durell stone house, edward durell stone, 1956; the high line, new york central railroad, diller, scofidio & renfro, 1934; museum of modern art (moma), philip goodwin, edward durell stone, 1939; siège de l’organisation des nations unies, wallace k. harrison, le corbusier, oscar niemeyer, 1953; solomon r. guggenheim museum, frank lloyd wright, 1959; starrett-lehigh building, russell cory, walter cory, yasuo matsui, 1931; two columbus circle, edward durell stone, 1964; verrazano-narrows bridge, othmar ammann, milton brumer, 1964.
the high line (1929-1934/2009), voie ferrée reconvertie en coulée verte, comme disent les parisiens. sur la 10ème avenue, de la 34ème à la 13ème rue (en fait gansevoort street, car dans meatpacking district, les rues ont des noms et non plus des numéros).
starret-lehigh building (1931), entre les 10ème et 11ème avenues, à hauteur de la 26ème rue.
le pont verrazano-narrows (1964), reliant staten island à brooklyn.
5. le style moderne et post-moderne
– citigroup center, hugh stubbins & associates, emery roth & sons, 1977; coney island terminal, kiss & cathcart, 1919 rénové en 2004; eight spruce street, gehry partners, 2011; madison square garden, charles luckman associates, 1968; metropolitan opera house, wallace k. harrison, 1966; new york times building, renzo piano, 2007; one world trade center, david childs, 2013; sony building, philip johnson, john burgee, 1984; trump tower, der scutt, swanke hayden connell architects, 1983; whitney museum of american art, marcel breuer, 1966.
eight spruce street (2011), par frank gehry et ses partenaires, qui domine le pont de brooklyn.
one world trade center, familièrement appelée 1wtc, dans le financial district, au sud de manhattan, dont la construction, à l’extérieur du périmètre qu’occupait la tour nord, devrait être terminée en 2013.
whitney museum of american art (1966), sur madison avenue, à hauteur de la 74ème rue (photo prise en 2009).
b comme b&h
sur la 9 ème avenue, à hauteur de la 34 ème rue, se trouve un temple, le temple des techno-freaks, deux petites lettres pour trois étages de matos en tout genre pour amateurs et professionnels: photo, vidéo, son, éclairage, télescopes, sacs, trépieds, systèmes pour steadycams, accessoires par milliers, l’endroit est tout simplement magique pour quelqu’un comme moi. l’organisation est hallucinante d’efficacité, lorsque vous achetez un article, on vous donne un ticket qui vous permet de payer avant de récupérer la marchandise au rez-de-chaussée. ainsi, vous pouvez faire vos achats dans plusieurs rayons sans être encombré de sacs. j’y ai d’ailleurs trouvé pour mon appareil photo beeeep (pas de pub) un objectif que même les beeeep shops de genève et de paris n’avaient pas. et vous savez quoi? ILS SONT MOINS CHERS QU’AILLEURS. bon, pas pour tous les produits mais vous paierez un ipad, un vrai, pas une contrefaçon ou une copie, 30 ou 40 dollars de moins qu’à l’apple store tout proche. moi je dis: ça vaut le coût, pardon, le coup. les vendeurs portant la kipa et certains des papillottes – pardon, je ne connais pas le nom exact – (eh oui, monsieur b et madame h étaient juifs), il est fermé du vendredi midi au dimanche matin et bien sûr pendant les fêtes juives.
b comme bouffe
les américains ont une vision de la bouffe à la mesure de l’immensité de leur territoire. à moins d’aller vous restaurer dans des adresses réputées ou chères (parce que les produits y seront de qualité), tout est davantage dans la quantité. ainsi, quand on commande une salade, il est difficile de ne pas recevoir un saladier; quand on commande un coca, il est rare de ne pas recevoir un litre, il vous faudra une demi-heure pour boire entièrement votre café small (qui fait un demi-litre). et j’exagère à peine. à new york, pour bien manger, il faut chercher un peu, fuir les diners qui fourmillent à chaque coin de rues et se réfugier dans les petits restos d’east village, de soho ou de greenwich. pas mal d’asiatiques (et pas seulement des bars à sushi) sont de bonne tenue et les restos de tribeca, à tendance bobo baba friqué (sans se l’avouer mais en se la jouant quand même), offrent de bons repas à des prix bien moins révoltants qu’à la terrasse d’un café du centre (sur la célèbre place piétonne baptisée du molard à genève, m’empressé-je de préciser pour mes innombrables lecteurs étrangers) un soir d’été.
b comme brunches
le jules bistro (east village), ses trios de jazz live et sa patronne française, l’antique garage (soho) et son ambiance bobo, le prune (lower east side) et sa patronne élue chef américaine de l’année en 2011… les restos qui proposent des brunches le dimanche en fin de matinée sont légion vers le sud de manhattan. certains ne prennent pas de réservations, comme le prune, il faut donc s’y rendre tôt sinon c’est la queue, les new yorkais étant friands de ce genre d’intermèdes dominicaux gourmands…
b comme burger
on a trouvé tout à fait par hasard (comme souvent) un petit resto (qui ressemble plus à un pub) qui sert des burgers simplement fa-bu-leux. ça s’appelle btl burgers (greenwich village, 470 W, 6ème av, entre les 12ème et 11ème rues) et je crois pouvoir dire que je n’en avais jamais mangé d’aussi délicieux que celui-là.
c comme chinatown
grouillant, il n’y a pas d’autre mot, ce quartier grouille de vie et d’activité. mais curieusement, je ne m’y suis jamais senti à l’aise, contrairement aux quelques autres villes asiatiques que j’ai pu visiter (et où, à l’exception peut-être de bangkok, je me suis senti chez moi). et il faudrait me payer cher pour que je mange quoi que ce soit à chinatown. ce sentiment de « malaise » que j’y éprouve s’accompagne, ne me demandez pas pourquoi, d’une méfiance à l’égard de tout ce qui ressemble de près, et même de loin, à un estaminet, une gargote ou un restaurant. et pourtant, en malaisie par exemple, le fait que la vaisselle était faite dans des seaux, sur le trottoir, derrière les restaurants, ne m’empêchait pas de manger dans ce que les malais appellent les « stalls » (restos de fortune sous de la tôle ondulée) et de trouver la nourriture excellente. me serais-je assagi? si refuser d’ingérer des saloperies constitue un assagissement, alors ça s’appelle bien s’assagir… et essayez de dire la question et la réponse qui précèdent 3 fois très vite, on verra bien si ça ne vous assagit pas…
un symbole chinois, au moins, se cache dans cette image…
c comme chocs thermiques
si vous vous rendez à new york en été, méfiez-vous des gros changements de température. en même temps, vous n’aurez d’autre choix que celui de les subir. les américains vivant avec la clim en permanence, rames de métro, taxis et autres magasins vous congèleront littéralement tandis que la rue et les stations de métro vous feront sentir comme dans un four.
c comme corinthian
ouvert en 1988, l’immeuble est situé entre les 1ère et 2 ème avenues, à hauteur des 37 ème et 38ème rues. composé de « flûtes » à larges baies vitrées s’élançant vers le ciel sur 55 étages, il est le premier de ce genre à manhattan. il a été conçu par der scutt (qui a également réalisé la trump tower) et michael schimenti. il y a toujours des appartements à vendre, du studio au 5 pièces, mais préparez-vous à casser votre tire-lire car la facture va de $545 000 à $1’095 000 pour un studio et de $1’995 000 à $5’850 000 pour un 5 pièces (voire un penthouse)… le lobby palatin, couvert de marbre, laisse augurer le meilleur aux étages. mais quand on y arrive, les paliers sont un peu décevants: moquette tachée, peintures défraîchies et papier peint accusant son âge, pourtant pas si avancé que ça. comme dans bon nombre d’immeubles hauts de gamme de manhattan, vous serez accueillis par une armada de « doormen » qui ne font apparemment rien d’autre de leur journée que de vous tenir la porte quand vous rentrez ou sortez (mais à qui, en fait, vous pouvez demander pas mal de choses). l’immeuble a été construit sur l’ancien terminal de east side airlines, qui datait de 1951. et par l’ascenseur, qui vous emmène au 39ème étage en quelques secondes, vous passerez directement du 4ème (où se trouvent piscine, fitness et solarium) au 35ème, premier des étages résidentiels.
the corinthian, 330 east, 38ème rue, entre les 1ère et 2ème avenues.
e comme empire state building
terminé au printemps 1931, ce momument, ce symbole, cette icône, cette star de cinéma, a lui aussi été percuté par un avion en 1935. depuis la fin du siècle dernier, le sommet de l’immeuble revêt des couleurs différentes en fonction des occasions (vert pour la st-patrick, bleu-blanc-rouge pour la fête américaine ou le labor day, etc.).
l’empire state building (1931), vu du 39ème étage du corinthian.
g comme gratte-ciels
je sais, dire « gratte-ciel » en parlant de new york est un peu un lieu commun. en même temps, dire « lieu commun » pour désigner un lieu aussi extraordinaire que new york est un peu un paradoxe. des livres entiers ayant été consacrés au sujet, je ne vais pas me lancer dans une telle entreprise. je me contenterai tout au plus de jeter en vrac tous ceux qui me plaisent, sans explications qui feraient gars documenté: le flatiron (en réalité fuller building), entre la 5ème avenue et broadway, bâti en 1902 avec seulement 87 mètres et 22 étages; le metropolitan life insurance, sur 1, madison avenue (le plus haut, avec 213 mètres, de 1909 à 1913, année à laquelle il fut détrôné par le woolworth); le con edison (anciennement consolidated gas company, bâti entre 1910 et 1914 (4 irving place, sur la 3ème avenue, à hauteur des 14ème et 15ème rues); le woolworth (broadway, en face du steve flanders square), qui fut ouvert en 1913 et resta le plus haut immeuble, avec ses 58 étages et 241 mètres, jusqu’en 1930; le new york life insurance (51, madison avenue), avec son toit pyramidal doré, construit par le même architecte que le bâtiment précédent, cass gilbert, et inauguré en 1928; le chrysler, sur lexington avenue, à hauteur de la 42ème rue, commandité par william h. reynolds en 1927 et repris par walter chrysler l’année suivante, qui les détrôna tous… pendant 6 mois et ruina son architecte william van alen; l’empire state, sur la 5ème avenue, entre les 33ème et 34ème rues, deuxième plus haut immeuble de la ville, si l’on compte la nouvelle tour one world trade center dans le financial district, et figure emblématique de new york, au moins au même titre que la tour eiffel. il fut assiégé par un gorille géant et un bombardier s’y écrasa (au niveau du 79ème étage) en 1945; et bien sûr, même si la liste est loin d’être exhaustive, « les » world trade centers, dont seuls deux (sur cinq) sont à ce jour sortis de terre aux 4/5èmes.
metropolitan life insurance building (1907), sur madison avenue, à hauteur de la 23ème rue. pour info, l’horloge – il y en a une sur chaque façade – fait huit mètres de diamètre, l’aiguille des heures pèse 500 kg et celle des minutes 350.
g comme ground zero
l’endroit est devenu lieu emblématique et incontournable du souvenir, chargé d’émotions. onze ans après la tragédie, tout n’est pas terminé, loin de là, mais on peut enfin se promener à l’emplacement même des deux tours, devenus d’immenses bassins où s’écoule de l’eau en permanence. chacun est encadré par une large rambarde en pierre où sont gravés les noms des
victimes des attentats, regroupés, non par ordre alphabétique, mais par appartenance à un groupe (sociétés, familles, collègues, vols – il y en avait 4
-, type d’attentat – ils ont aussi compté celui de 1993 qui avait frappé le sous-sol de l’une des tours). l’endroit est arboré et paisible, et surplombé de deux des cinq tours déjà reconstruites aux 4/5 èmes, dont la one world trade center, signée de l’architecte david childs, et dont la hauteur devrait totaliser 1776 pieds, évocation de l’année de l’indépendance des états-unis, ainsi que la four world trade center. et puis, au milieu de cet « engouement touristique » que constitue un tel lieu, au-delà des photos que tout le monde prend pour dire « j’y étais », je me suis soudain senti oppressé, comme si une main me serrait le coeur. ces noms qui pourtant ne me disaient rien m’ont soudain comme chuchoté à l’oreille le désespoir face à l’absurdité. et, au milieu de la foule, j’ai eu beaucoup de mal à retenir mes larmes.
ground zero, fin août 2012. on peut désormais s’y promener, même si le musée n’est pas encore ouvert et que les tours (1wtc et 4wtc) ne sont pas encore terminées.
h comme high line
c’est vrai qu’elle revient de loin. au début du xxème siècle, les voies de communications du meatpacking district (le quartier des abattoirs, au sud-ouest de manhattan) commencent à être saturées de carrioles, piétons, chevaux et autres automobiles. si bien que, pour désengorger cette partie de l’île, une voie ferrée est aménagée entre la 34ème rue et gansevoort street, le long de la 10ème avenue, c’est-à-dire au-dessus des quartiers de chelsea et de meatpacking. mais voilà, dans les années 1950-60, la voiture et le camion sont préférés au rail, et la voie est abandonnée au début des années 1980, au point de devenir désaffectée et envahie de mauvaises herbes. le maire d’alors, rudy giuliani, est partisan de sa démolition totale. mais, en 1999, deux riverains montent une association destinée à sauver cette voie unique dans le paysage new yorkais et, au prix d’une lutte acharnée, parviennent à la réhabiliter en « promenade plantée ». les travaux commenceront en 2006 pour s’achever en 2009. depuis, on peut déambuler à quelques mètres d’un plancher des vaches truffé de galeries d’art et d’immeubles à tendance bobo puisque, rappelons-le, au milieu d’un no man’s land postindustriel composé de garages, de parkings et d’entrepôts, chelsea reste l’un des épicentres artistiques de manhattan. une bien belle balade d’un peu plus de 2 kilomètres, sous un soleil terrible, mais qui valait sacrément la peine…
l comme labor day
le premier lundi de septembre a lieu la fête du travail aux états-unis. c’est un jour férié mais, business oblige, tous les magasins sont ouverts à new york, avec cependant des horaires un peu aménagés. en fait, à part le jour du thanksgiving et le jour de noël, tout ou presque est toujours ouvert à new york (v. v comme ville…). le labor day est même un jour pour faire des affaires en or car il y a des soldes en veux-tu en voilà.
l comme little red lighthouse
ce petit phare minuscule, sis au pied de cet énorme pont, a été reconstruit là en 1921. il est aussi, d’où sa notoriété, le « héros » d’un livre pour enfants publié en 1942 (the little red lighthouse and the great gray bridge, de hildegarde swift) dont la morale est qu’on a toujours besoin d’un plus petit que soi.
pas banal, un petit phare au pied d’un pont. et il faut bien le chercher, car il est un peu caché…
m comme m&m’s
il y a sur times square le plus grand magasin m&m’s du monde (enfin ça y ressemble en tout cas). sur trois étages, dans des tubes hauts de plusieurs mètres, les m&m’s dégoulinent dans toutes les couleurs et à toutes les sauces. le concept a bien évidemment été décliné sur tout objet qui pouvait porter le logo de la marque: t-shirts, mugs, crayons, sacs, pyjamas, blousons, vaisselle, détournements d’icônes connues comme la guerre des étoiles, etc. on peut même, pour une occasion spéciale, personnaliser ses bonbons avec du texte, voire une photo. contrairement à abercrombie, l’odeur ne se sent pas à 300 mètres. mais dès qu’on entre, on est pris à la gorge par celle du chocolat, mais un chocolat un peu âcre. on aime ou pas. et pour couronner le tout, ils organisent à heure fixe la parade des m&m’s, en musique, avec des m&m’s géants qui dansent au rythme de tubes genre rihanna…
de retour de la boutique m&m’s…
m comme musée du gratte-ciel
tout, tout, tout, vous saurez tout sur ce gros zizi emblématique de manhattan qu’est le gratte-ciel. le musée qui lui est consacré est, paradoxalement, minuscule et fait face à celui de la communauté juive de new york, sis dans battery park city, à la pointe sud-ouest de manhattan. les connus et les moins connus, les plus hauts et les détrônés, les méthodes de construction et les détruits, leur histoire et leur architecte, et bien sûr leurs concurrents dans le monde, comme le burj khalifa de dubaï, qui les surpasse tous de très loin avec ses 828 mètres… jusqu’au prochain, qui devrait tutoyer le kilomètre de haut. conseil: un excellent moyen de se familiariser avec la ville et de mettre un nom sur un gratte-ciel, même parfois connu, est de se procurer, à la petite boutique du musée, le plan de l’île avec tous les noms indiqués.
m comme musical
le fantôme de l’opéra, le roi lion, west side story, mamma mia, spider-man, wicked, zarkana (cirque du soleil)… comment aller à new york sans voir au moins un spectacle musical? les théâtres sont légion, essentiellement sur broadway (rien que le nom fait rêver) et souvent dans le périmètre immédiat de times square. l’endroit est certes fréquenté (à en donner parfois la nausée selon le jour ou le soir) mais c’est tellement magique!
o comme obésité
il y a beaucoup moins d’obèses à new york qu’en floride, la seule autre région des états-unis dont j’ai vu une petite partie. probablement parce qu’ici on bouge beaucoup, on marche énormément ou simplement parce qu’on est très actif. les seules personnes obèses que j’ai vues étaient des noirs, la plupart du temps des femmes, occupant des jobs extrêmement subalternes, pour ne pas dire de merde.
p comme pieds
les new yorkaises n’ont pas toutes de jolis pieds, mais elles sont fières de les montrer. pédicurés à mort, les ongles vernis (et les yeux de l’amateur aussi), les petons américains s’exhibent donc à tous les coins de la grande pomme en sandales et autres tongs, sans gêne ni chaussettes. l’été est bien sûr propice à la nudité du pied et les dames d’ici n’hésitent pas un instant à le dévoiler, conscientes que le membre en question est un incroyable atout de séduction. il faut dire qu’ici les nail bars et autres foot spas font florès depuis quelques années, accueillant de plus en plus de clientes pressées d’en découdre avec les regards masculins (mais pas seulement), jusqu’à tard le soir (« this is new ork, sir… », m’a dit un jour la réceptionniste d’un hôtel, d’un air à la fois légèrement offusqué et légèrement hautain).
pieds branchés (et asiatiques en l’occurrence) à l’apple store de grand central…
pied touristique à ground zero
pieds métropolitains
p comme « please exit through the rear door »
on ne prend jamais assez le bus quand on visite une ville. j’avoue qu’il nous a fallu 5 séjours à new york pour commencer à le prendre. moi qui ne l’emprunte que rarement à genève, je dois dire que c’est un moyen intéressant de découvrir new york (ou toute autre ville d’ailleurs). un peu lent, très froid (jesus, baissez la clim, les mecs, c’est un vrai congélo là-dedans!), mais sympa pour voir le paysage. et sachez qu’il y a deux manières de demander l’arrêt du bus: les boutons et un cordon jaune placé d’avant en arrière du bus et de chaque côté au-dessus des dossiers le long des fenêtres (v. photo ci-dessous). il suffit de le tirer.
à l’intérieur d’un e54, allant du nord-ouest au sud-est de manhattan.
p comme pont de manhattan
ouvert le 31 décembre 1909 mais complètement terminé en 1912 (et traversé à pied depuis brooklyn ;O)), il part, côté brooklyn, de l’empire fulton-ferry state park, surplombe l’east river et aboutit, côté manhattan, à chinatown en survolant le franklin d. roosevelt drive de part et d’autre, et le lower east side à droite. il est équipé de deux niveaux de circulation: quatre voies pour les véhicules au niveau supérieur, quatre voies ferrées pour le métro (prévoyez les boules quiès) et une allée pour les piétons au niveau inférieur. il est long de 2 090 m. et, pour l’anecdote, on s’est promené dans le petit parc (le fulton-ferry, donc, suivez un peu) et, quelques jours après, de retour à genève, on a vu un film (la locataire, avec hilary swank) qui se déroule exactement au même endroit…
on l’a cherchée longtemps, cette vue-là… bon, un poil moins spectaculairo-glamour que dans « il était une fois en amérique », mais bon, on y était!!!! ;O) et en plissant beaucoup les yeux, on peut apercevoir l’empire state building entre les piliers du pont. mais seulement par temps clair ;O)...
p comme pont george washington
il relie washington heights, dans le nord-ouest de manhattan, à fort lee, dans le new jersey. inauguré en 1931, il a demandé 4 ans de construction et s’appelait à l’origine le hudson river bridge, avant d’être rebaptisé du nom du premier président américain. long de 1 450 m, il est lui aussi à deux niveaux et offre 14 voies de circulation au total plus deux chemins piétons, un de chaque côté. pour l’emprunter, les automobilistes doivent s’acquitter d’un péage de $14, mais seulement dans le sens new jersey-new york, péage qui peut être moins élevé si l’usager dispose d’un pass.
vu d’en bas, ce pont est particulièrement impressionnant. peut-être un peu plus que les autres…
p comme pont verrazano-narrows
baptisé en l’honneur de giovanni da verrazano, explorateur florentin au service de françois 1er (raison pour laquelle il est considéré comme français) qui fut le premier à franchir, le 17 avril 1524 (on n’a pas retrouvé l’heure), le détroit (narrows) qui sépare la lower new york bay de la upper new york bay et à poser le pied sur l’actuelle new york, qu’il nommera, on ne rit pas, « nouvelle-angoulême ». nous, on a traversé ses 4 176 m en bus pour revenir de staten island. le pont relie donc l’île, peuplée de celles et ceux qui ne peuvent pas s’offrir un appart’ à manhattan, au sud de brooklyn. il a été inauguré en 1964 par un français, un avocat parisien, ne me demandez pas pourquoi.
devant, upper new york bay, à gauche brooklyn, à droite, staten island. et au milieu coule une rivière…
il y a beaucoup d’autres ponts, comme le triborough ou le hell gate, sans compter les passerelles qui relient spanish harlem au bronx que nous n’avons ni vus ni empruntés (la prochaine fois?).
s comme serviabilité
à manhattan, tenez un plan et faites semblant de chercher votre chemin et vous verrez sûrement quelqu’un débouler pour vous venir en aide. ainsi, la veille du labor day (le 1er mai américain, sauf que tout est ouvert et que tout le monde bosse LOL), les lignes de métro étaient quelque peu chamboulées – exemple, la ligne Q avait été déplacée sur les rails de la ligne R. allez vous y retrouver avec ça, si vous n’êtes pas new yorkais. armé de son iphone avec plan du métro interactif, un type s’est gentiment proposé de nous accompagner (il faut dire qu’il allait dans la même direction) tout en nous expliquant ce qu’il fallait faire. et les exemples pullulent.
s comme « stand clear of the closing doors, please! »
le métro est évidemment un excellent (et rapide) moyen de parcourir la ville (et bien sûr jusqu’à brooklyn et queens) de long en large. les concepteurs du réseau ont cependant un peu snobé les bords de l’île (surtout entre les 1ère et 2ème avenues, à hauteur des 37ème et 38ème rues, suivez mon regard ;O)), probablement pour des raisons techniques. si vous vous rendez à new york en été, soyez prévenus que vous crèverez de chaud (genre four) dans les stations en attendant la prochaine rame mais que vous crèverez de froid dans la rame bicoze la clim à fond (v. aussi p comme « please… »). petite précision à l’adresse de celles et ceux qui demanderaient leur chemin, les new yorkais ne désignent pas leurs lignes de métro par la couleur mais par le chiffre ou la lettre.
s comme staten island
pittoresque, charmante avec ses petites maisons très américaines, ses rues aux faux airs de wisteria lane, l’île est beaucoup plus grande que je ne l’imaginais (comme toujours aux états-unis). l’une des choses à voir sur l’île est richmond town, constitué de vieilles maisons américaines typiques. on a l’impression d’être dans un film. entre le trajet (suivant où vous êtes à manhattan) pour vous rendre au ferry (ligne 1, 2 ou 3 rouge jusqu’à l’extrême sud de l’île, station south ferry), la traversée elle-même (25 min, un conseil, collez-vous dès le départ au bord pour prendre des photos, après le largage des amarres, c’est trop tard) et le temps passé sur l’île (compter une demi-heure de bus – s74 – du ferry à richmond town et un peu moins en sens inverse en train), vous y passerez facilement la journée. proposition: au lieu de reprendre le ferry pour rentrer, prenez le bus 53 qui traverse le pont de verrazano et vous amène à la pointe sud de brooklyn. de là, prenez le métro (ligne R, stations bay ridge ou 86th st) qui vous ramènera direct au centre de manhattan.
staten island, richmond town.
v comme ville qui ne dort jamais
c’est la réputation de cette ville trépidante, palpipante et passionnante. ce qui ne veut pas dire que tout reste toujours ouvert. même sur times squares, la plupart des magasins ferment à une certaine heure. mais il y a toujours une épicerie ou un apple store ouverts pour vous vendre des pommes ou un ipad à 3 heures du mat’ (oui je sais, c’est un peu incongru mais bon…). entre parenthèses, à propos d’ipad, allez plutôt l’acheter chez b&h (v. b comme b&h). ce ne sera pas ouvert la nuit mais vous le paierez moins cher. cette réputation provient bien entendu de l’énergie incroyable qui anime cette ville et qui est presque palpable dans des quartiers du centre comme midtown ou wall street. n’importe quelle autre ville ne se serait sans doute pas relevée d’un 11 septembre. malgré ce traumatisme bien compréhensible, non seulement new york city a survécu, mais elle reconstruit. jour et nuit…
v comme vue du 39ème étage du corinthian
c’est vrai, on était privilégié: un appartement avec vue plein sud au 39ème étage d’un immeuble coté (v. aussi c comme corinthian), c’est pas tous les jours. donc tous les jours, on a profité de chaque nano-seconde pour prendre notre petit-déj en admirant cette vue incroyable avec, à 3h, l’empire state, à 12h, le sud, donc, suivez un peu, et, à 10h30, l’east river. par temps clair (je ne vois pas pourquoi je dis ça car on a eu du temps clair tous les jours sauf le dernier), on voyait le pont verrazano qui relie staten island à brooklyn (v. aussi p comme pont verrazano). ça a quelque chose d’à la fois magique et irréel. on est là, on en profite et on a l’impression que ce n’est pas possible, que c’est trop beau, ou que c’est tellement beau que ce n’est pas possible.
vue sur la 2ème avenue et, à gauche, l’église arménienne. j’adore cet appareil photo, il permet de faire de petits effets pas piqués des vers… et un tout grand merci à maria dolores pour nous avoir permis de vivre ces grands moments! ❤ md 😉
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