new york city 2015-2016: petit abécédaire de voyage

A COMME ALVIN AILEY
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à tout seigneur tout honneur. je sais, j’avais commencé par cette compagnie l’an dernier, mais pas moyen de faire autrement. donc, joie bonheur. je sens que ça va devenir une habitude à chaque séjour new yorkais. comme l’an dernier, la troupe était là – et nous aussi – à nous époustoufler avec leurs corps parfaits, leur maîtrise totale et leurs chorégraphies surprenantes (pour le néophyte que je suis). cette fois, quatre tableaux:…

piazzolla caldera (inspiration tango sur une musique, comme son nom l’indique, d’astor piazzolla; awakening (chorégraphie contemporaine de robert battle, le directeur artistique de la compagnie, impressionnante car tout en énergie); untitled america: first movement (ambiance blues avec trois interprètes féminines sur une chorégraphie de kyle abraham) et open door (inspiration danse africaine sur une chorégraphie de ronald k. brown). tout simplement sublime.

B COMME BROOKFIELD PLACE
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brookfield place est une galerie commerciale haut de gamme située juste en face du one world trade center. des tables et des chaises entourées de palmiers accueillent le visiteur sous une énorme verrière, en l’occurrence éclairée par une plusieurs rangées de cubes lumineux éclairant de couleurs changeantes, et dans un même mouvement onduleux, la descente d’escaliers. sur le palier, que l’on devine au premier plan sur la photo, des petits américains, ignorant encore la maîtrise du langage et le sens des mots, jouaient en se lançant des « apy gouznieur! » et des « hapi nounieur! ». je me rappelle avoir rigolé en pensant, dans ma ford intérieure, comme disait le poète: « yess, ceux-là, je les bats encore en anglais! ». lol

B COMME BROOKLYN FLEA SMORGASBURG
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brooklyn est décidément une ville à découvrir. après coney island, à l’extrémité sud du borough, nous avons découvert cette fois le marché aux puces hivernal de smorgasburg. ouvert en 2011, smorgasburg est le petit dernier des marchés aux puces de la société brooklyn flea, fondée en 2008 et gérant les plus grands marchés aux puces de la côte est des états-unis. depuis manhattan, prenez le métro, lignes d, n ou r, jusqu’à la 36e rue (de brooklyn, pas de manhattan!). environ 20 minutes plus tard, vous vous retrouvez dans l’industry city, des bâtiments sans grande chaleur. sur l’un d’eux, un grand panneau (« brooklyn flea smorgasburg ») vous informe que vous êtes bien au bon endroit. désert, avec des salles de resto ou de cours, on ne sait pas bien, le rez-de-chaussée contraste avec le 1er étage (2nd floor selon la terminologie américaine, le rez-de-chaussée étant compté comme un étage) qui grouille de vie et d’animation. 100 exposants dévoilent de véritables trésors vintage américains: vieux appareils photos, objets de pub, meubles, bibelots en tous genres, bric-à-brac local qui fait remonter à la surface tout un tas d’émotions et d’envies de toujours que l’on avait fini par oublier. j’ai ainsi fait l’acquisition de deux verres à limonade datant de 1939 et décorés aux couleurs de la new york world’s fair (autrement dit l’exposition universelle) de 1939: l’un avec l’administration building, l’autre avec le communications building. selon le vendeur, ils auraient 76 ans. n’étant pas spécialiste, je ne sais pas si c’est vrai, mais peu importe, les objets viennent quand même de là et c’est déjà une émotion particulière. artisans, fleuristes ou stylistes exposent également et si vous avez faim, près de 40 stands proposent dans un (grand) espace dédié à toutes sortes de cuisines, du bio au hamburger, avec places assises ou non. le new york times l’a même qualifié de « woodstock de la bouffe ». il faut s’armer de patience car les files d’attente sont nombreuses et longues. l’endroit est ouvert tous les week-ends de 10h à 18h jusqu’en mars. à découvrir absolument…

B COMME BRUCE WILLIS SUR SCÈNE
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bruce willis sur scène à broadway, au broadhurst theatre pour être précis, à une distance qui variait entre 5m et 1m50, qui plus est dans le fameux huis clos de stephen king, honnêtement, on ne pouvait pas rater ça. et honnêtement, laurie metcalf, sa partenaire, était bien meilleure que lui qui ne nous a pas sidérés par sa performance. certes, toute l’histoire est centrée sur le personnage féminin et, à sa décharge, le rôle de paul sheldon est davantage celui d’un faire-valoir (même s’il faut que l’acteur qui le tient soit crédible dans la manifestation de la douleur, ce que willis, il faut lui laisser cela, fait très bien). cela dit, les cheveux grisonnants, qui plus est en bataille, ça vieillit en général, mais ça le fait encore plus sur un bruce willis qu’on est habitués à voir porter la calvitie glamour… ni éblouissant ni décevant, juste bien, et sympa de l’avoir vu en live. coup de chapeau au chef déco pour la conception du décor: la chambre, le vestibule, la cuisine et l’entrée extérieure de la maison étaient présentés sur un même plateau rotatif tournant au gré des scènes et permettant aux comédiens de se déplacer (quasiment sur place) pendant la rotation. les effets que l’on voit dans le film (la fameuse scène des chevilles et le meurtre du shérif) ont été reproduits ici de manière quasi cinématographique, limite gore. désolé pour la photo, je n’ai pas eu la présence d’esprit de sortir le portable plus tôt… allez, une photo officielle pour me faire pardonner…
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C COMME CAFÉ SELECT
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alors que nous étions sortis un dimanche soir chercher un resto dans soho, nous sommes tombés au détour d’une rue sur le café select (écrit avec l’accent, silvôplé), au 212 lafayette street, en bordure de chinatown. ce resto a ceci de particulier qu’il est suisse. ou du moins qu’il en a l’air. à part qu’on peut y manger de la fondue et y boire du rivella ou de la liqueur d’edelweiss, l’endroit est décoré d’objets (une boîte à lettres jaune vous accueille à l’entrée, une horloge murale rolex surplombe une table), d’affiches (ici une expo « dada in zürich », en allemand dans le texte, là un biopic de jo siffert) et de pubs (une plaque rivella au-dessus du bar, une autre pour les pneus maloja) qui donneraient le mal du pays aux moins nostalgiques. si la salade de poulpe était délicieuse, le veal schnitzel n’avait rien d’exceptionnel. et la musique, du jazz-rock ou du free jazz, était bien trop forte pour nos oreilles vieillissantes. dommage car l’endroit et le service étaient sympa.

C COMME UN COCHON SUR LA CATHÉDRALE
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à l’angle de madison et de la 51e (donc sur la face arrière de la cathédrale st-patrick, plus exactement sur le mur extérieur de la chapelle de la vierge), un démon de pierre semble vouloir grimper au sommet. cochon pour les uns, hippopotame pour les autres, personne n’est sûr de l’identité du malfaiteur dont l’auteur, charles t. mathews, aurait vécu en france et en aurait ramené le goût des gargouilles. lorsqu’il voulut parsemer les façades de la cathédrale de figures monstrueuses, l’administration le persuada d’orner l’édifice d’ornements plus drôles et plus rassurants. si les gargouilles ont disparu, le cochon, lui, est resté.

F COMME FENÊTRE D’UNE ANCIENNE PRISON
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derrière le police plaza, au bout du bout de chambers street, derrière le municipal building (pas forcément évident à trouver), se trouve un minuscule bâtiment en brique (minuscule par rapport aux mastodontes qui l’entourent) sur la façade duquel a été enchâssée une fenêtre. pas de quoi fouetter un chat, me direz-vous, sauf que cette fenêtre est tout ce qui reste d’une ancienne sucrerie construite en 1763 qui se tenait à l’angle de duane et rose streets. les anglais l’utilisèrent comme prison pendant la guerre d’indépendance et y firent subir, paraît-il, des sévices inhumains à leurs cousins d’outre-atlantique. la sucrerie a été démolie en 1892 et remplacée par le rhinelander building qui intégrera cette fenêtre à sa façade. l’immeuble sera finalement détruit en 1968 et remplacée par le quartier général de la police.

G COMME GRILLE D’AÉRATION
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à l’angle de lexington et de la 52e, sur le même trottoir que le relais de venise, restaurant décliné du relais de l’entrecôte que les parisiens et les genevois connaissent bien, se trouve une grille qui passe totalement inaperçu par les passants qui la foulent allègrement au quotidien. et pourtant, cette grille a une histoire unique. c’est ici en effet que marilyn monroe y montra ses jambes nues, le soir du 9 septembre 1954, pour les besoins d’une scène du film the seven year itch, de billy wilder, qui sortira le 3 juin de l’année suivante :O) (sept ans de réflexion pour les français, quando la moglie è in vacanza pour les italiens, avec une robe bleue pour marilyn, la tentación vive arriba, pour le monde hispanique). le film est assez mineur mais la scène deviendra iconique du cinéma américain de ces années-là, aussi par la publicité faite autour de son tournage qui avait attiré des centaines des badauds et de journalistes. quand on pense que toute la carrière ou presque de cette jeune femme fut réduit pour l’éternité à ce seul instant, quand on pense aux millions engrangés depuis par la vente de cette image sur toutes sortes d’objets, et que nulle plaque ne vient lui rendre hommage…
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J COMME JAZZ À TOUS LES RESTOS
juste après les traditionnels jingle bells et autres let it snow que TOUS – je dis bien TOUS, commerces, boutiques, restaurants, rooftop bars et même chiottes -, nous ont servi en boucle jusqu’au 25 décembre, juste après donc, TOUS les restos (en tout cas ceux que nous avons essayés) nous ont servi une ambiance jazz – parfois jazz-rock, parfois free jazz. je ne me plains pas, elle était de bon aloi. et je ne parle pas des blue note et autres jules dont le jazz est la marque de fabrique, je parle des restos italiens, des bars à sushi, des restos à brunches bobos branchés, des fast foods, bref littéralement partout. on aurait dit qu’ils s’étaient donné le mot. hasard? j’en doute. tendance? peut-être.

M COMME MÉMORIAL AUX VICTIMES DE L’INJUSTICE DE L’HOLOCAUSTE
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sur la façade de la cour d’appel de new york, à l’angle de madison, entre la 26e et la 27e, se trouve une sculpture de harriet feigenbaum, représentant à sa base une vue aérienne du camp d’auschwitz, d’après une photo prise par les alliés le 25 août 1944, sculptée dans un marbre de même couleur que celui de la façade de l’immeuble avec l’inscription gravée « indifference to injustice is the gate to hell ». évocation du crematorium d’auschwitz, une flamme en grande partie masquée vient lécher le mot « hell » et trouve un écho à la fois monumental et aérien dans la seconde partie de l’oeuvre, une demi-colonne hexagonale de 8 mètres de haut menaçant symboliquement de dévorer ce symbole de la justice qu’est la cour d’appel. le terme « injustice » fait ici référence à celle dont furent victimes les millions de déportés, bien sûr, mais également à l’inaction des nations occidentales, et notamment des américains, devant cette barbarie sans nom. par cette oeuvre, l’artiste dénonce le fait que tous savaient parfaitement ce qui se passait en allemagne mais que personne n’a rien fait. l’oeuvre, qui passe totalement inaperçu, fut inaugurée en 1990.

M COMME MUSÉE DU MÉMORIAL 9/11
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on le sait, ground zero est désormais un lieu de mémoire, d’hommage et de commémorations. ainsi, outre les deux bassins, nord et sud, ornés sur leur rebord des noms des victimes des attentats, se trouve également le musée du mémorial, sorte de grotte souterraine que l’on ne soupçonne pas un instant aussi immense de l’extérieur. ce musée est, peut-on lire sur son site internet, la principale institution du pays dédiée à explorer les implications des événements du 11 septembre et leurs effets durables, ainsi qu’à consigner et à décrire leur impact. tout y est, des morceaux de la fondation, de poutrelles métalliques, de murs, à un fragment de l’antenne de 110 m, en passant par l’escalier qu’empruntèrent certaines des victimes, une brique de la maison de ben laden, le nom de toutes les personnes qui ont perdu la vie ce matin-là et l’un des véhicules de pompiers. sur un mur immense, un artiste a tenté, à l’aide de 2977 (le nombre des victimes) petites feuilles de papier peintes chacune dans un bleu différent, de recomposer la couleur du ciel ce matin-là, accompagnées d’une citation de virgile: « no day shall erase you from the memory of time » (nulla dies umquam memori vos eximet aevo, autrement dit « les jours n’effaceront jamais votre souvenir de la mémoire du temps »).
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M COMME MUSÉE DE LA VILLE DE NEW YORK
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le museum mile, c’est-à-dire la 5e avenue dans sa portion longeant central park, étant en sens unique en direction du nord, vous pouvez par exemple remonter en bus la 3e avenue jusqu’à la 103e rue et marcher vers l’ouest jusqu’à la 5e avenue. vous traverserez spanish harlem, lexington avenue, park avenue (qui n’a rien à voir à cette hauteur avec celle de midtown), madison avenue, et finirez par tomber, si j’ose dire, sur le musée de la ville de new york et son bâtiment sobre en brique rouge et calcaire que l’architecte joseph j. freedlander signa en 1928. extrêmement intéressant, il présente de manière assez exhaustive l’histoire de la ville et de ses habitants, notamment: 1. l’exposition tempo (20.03) passionnante « how the other half lives » de jacob a. riis, qui retrace le quotidien des immigrants et des conditions épouvantablement misérables qui étaient les leurs à leur arrivée à new york au tout début du 20e siècle; 2. l’expo tempo (07.02) sur les logements subventionnés à new york ou comment les autorités ont progressivement supprimé les taudis par une politique urbanistique favorisant la construction de logements sociaux accessibles au plus grand nombre; 3. l’exposition tempo (08.03) sur le marathon de new york, de sa création en 1970 et ses 127 participants, où il avait lieu exclusivement à central park (jusqu’en 1975) à sa toute dernière édition; 4. l’expo tempo (01.05) de chris « daze » ellis et ses peintures-déclarations d’amour à sa ville natale. en plus de tout cela (et j’en oublie), le lobby accueille le visiteur par une oeuvre lumineuse du cooper joseph studio intitulée hanging grid, composée de 5 283 points de lumière, ne nécessitant qu’une énergie minimale et ne générant quasiment pas de chaleur. juste avant d’entrer dans une grande salle où se tient une expo permanente sur l’histoire des bâtiments principaux. au 1er étage, ne loupez pas le petit resto-bar: les sandwiches y sont fameux. à visiter absolument pour mieux comprendre la ville que vous visitez…

N COMME NEW MUSEUM (OF CONTEMPORARY ART)
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sur bowery (235) se trouve ce musée à la façade étonnante: grillage intégral et voilier accroché. oui, un vrai voilier. j’avoue (et j’assume) mon manque total d’intérêt pour l’art contemporain, dû très sûrement au fait qu’il ne me fait pas vibrer parce que je ne le comprends pas. cela étant dit, et outre une rétrospective très complète du travail de jim shaw, dont les oeuvres et les messages, à quelques rares exceptions près, ne m’ont pas parlé, une expo temporaire de wynne greenwood (encore plus impénétrable pour moi) et sur les histoires de la sexualité (sans commentaire) – dommage, ces expo se sont terminées le 10 janvier aaaaw -, le bâtiment propose au 5e étage une terrasse avec vue panoramique sur l’east river, chinatown et le sud de manhattan…

N COMME NEW YORK FIRE MUSEUM
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eh oui, il fallait un musée pour rendre hommage à ces héros de l’amérique. vous me direz, il ne date pas d’hier. créé en 1934 sur long island, il a déménagé plusieurs fois jusqu’à son emplacement actuel, au bout de spring street, entre varick et hudson, en 1987. sur deux niveaux, on y trouve tout sur l’histoire, l’évolution des véhicules et de l’équipement, la politique et les stratégies de lutte contre les incendies, les hommes et les héros, même les chiens qui ont accompagné les combattants du feu, et bien sûr l’inévitable (et indispensable) expo sur les attentats du 11 septembre.
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O COMME ONE WORLD OBSERVATORY
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la tour est terminée et l’observatoire (enfin) ouvert au public. la montée jusqu’au 102e étage prend environ une minute (à mon avis, moins, en tout cas on ne la sent absolument pas passer car une animation est projetée sur les parois de l’ascenseur, les américains ont décidément l’entertainment dans la peau) et la vue, bien sûr, est à couper le souffle. les 5 boroughs et le new jersey à 360°, surtout par temps dégagé (c’était notre cas), ça ne se refuse pas. j’ai dû faire 400 photos ce matin-là… très « touriste » mais tellement unique et impressionnant que ouate ze hèle :)!

P COMME PISCINE DU CORINTHIEN
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le corinthien (mais il n’est évidemment pas le seul à manhattan) a ceci d’agréable, entre autres choses, qu’il propose à ses habitants un « complexe » sportif au 4e étage comprenant une piste de jogging qui fait le tour de l’immeuble (plus confortable, pour ceux qui joggent, que dans les rues), une salle de fitness/musculation plutôt bien équipée, un solarium extérieur et une piscine avec petit coin jacuzzi. une idée bienvenue quand on a passé la journée à crapahuter dans la grande pomme (et dieu sait si on en fait, des kils!). vive le luxe. surmontée d’une verrière d’où l’on peut voir un morceau de building s’élancer vers des cieux pas toujours cléments, on peut, à l’inverse, voir s’il y a du monde qui barbote depuis le 39e étage. pratique. et en plus, depuis le bassin, on voit le copain (dans la langage giamarchiste, il y a beaucoup de copains à new york. en l’occurrence, il s’agit de l’empire state; un autre est le pont de brooklyn; un troisième est le parachute drop à coney island; un quatrième est le little red lighthouse, sous le pont george washington). pour tous ces moments privilégiés de détente, merci md :O)!

P COMME PLEASE DON’T TELL
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en plein east village, au bout du bout de st. mark’s place, entre l’avenue a et la 1ère avenue, il y a crif dogs. vous descendez quelques marches et vous vous retrouvez dans un boui-boui à hot dogs qui pue le graillon comme il y en a tant à new york. quel intérêt, me demanderez-vous? entrez seulement, comme disent les suisses, vous remarquerez sur la gauche, dans un renfoncement, une cabine téléphonique. et? entrez-y, composez le 1 et raccrochez immédiatement après. quelques instants plus tard, la paroi du fond de la cabine s’ouvrira et une serveuse prendra votre réservation. il s’agit en fait du please don’t tell, sans doute le bar le plus secret de manhattan. nous n’avons malheureusement pas eu le courage de patienter les 45 minutes que la jeune femme exigeait avant de nous placer. j’ai juste eu le temps de voir une partie la salle, un endroit aveugle qui m’a paru petit. leur site internet – que dis-je leur site, leur page – en donne une version plus grande et bien plus glamour, avec un zinc rétroéclairé façon shining
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P COMME PORTION DU MUR DE BERLIN
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au 520 madison avenue, à hauteur de la 53e rue, cinq sections du mur de berlin regroupées en un seul bloc sont exposées dans le lobby d’un immeuble de bureaux. pas facile à trouver, j’aime autant vous le dire tout de suite. mais une fois qu’on y est, on a devant soi un morceau d’histoire qui résonne étrangement. car l’artiste français thierry noir, qui habitait en 1982 à quelques mètres du mur, et d’autres artistes, comme l’allemand kiddy citny ont bravé les interdits pour tourner en dérision ce symbole de la guerre froide. en cinq ans, ils se sont ainsi exprimé sur quatre kilomètres, faisant de cette portion de mur la plus longue peinture sur béton de l’histoire de l’art. le plus drôle, c’est que les autorités d’alors finiront par encourager ce projet. ce bloc imposant pèse douze tonnes. marrant à découvrir…

R COMME RATS EN FONTE
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lors de la construction, en 1927, du graybar building (du nom de la graybar electric company qui le commanda), dans le prolongement de grand central sur lexington (420), les architectes ont ajouté à la façade des éléments maritimes en fonte. d’où les cordes, ici stylisées, utilisées pour amarrer les bateaux, agrémentés d’entonnoirs pour empêcher les rats de monter à bord. et si l’on regarde bien, chaque « corde » est relié à l’immeuble par des rosettes à têtes de rats. ce bâtiment, qui abrita des mastodontes de la presse magazine comme vogue et vanity fair, était aussi, à sa construction le plus grand bâtiment de bureaux du monde.

R COMME RÉPÉTITION D’ORCHESTRE À ST PAUL’S CHAPEL
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nous y étions pour voir autre chose, en l’occurrence la couronne du roi george iii sur la chaire (au fond à gauche sur la photo, dernier symbole de la monarchie britannique encore présent sur le sol new yorkais) et le banc de george washington, et puis nous sommes tombés sur un orchestre qui répétait la musique pour les feux d’artifice royaux de georg friedrich haendel (1749). pause musicale de bonne qualité dans cet endroit très anachronique au beau milieu du quartier des affaires, à deux pas de ground zero…

T COMME TÊTES DE…
à ce stade, je me dois de pousser une semi-gueulante. quand vous arrivez à new york par avion, vous devez, comme dans n’importe quelle autre ville du monde, montrer patte blanche aux contrôles de sécurité et aux services des douanes, passage obligé plus ou moins agréable et plus ou moins long selon la ville. j’adore new york mais je dois dire que ces deux services sont assurés par de vraies têtes de…, des fonctionnaires bornés qui sont tout sauf aimables. on ne demande pas grand-chose, un nano-sourire, un micro-signe de tête en réponse à un bonjour, bref un semblant de marque d’humanité. pas moyen. ces gens sont d’une impolitesse insensée. je ne sais pas, ce doit être une tradition, un vestige des temps où les migrants arrivaient en masse. tu dois faire la gueule et ne pas être sympa sinon t’as pas le diplôme. à leur décharge, ils doivent s’en gaver, des tronches de touristes à la con, et beaucoup plus que nous. d’où le titre, qui n’est pas un voile stylistique pudique pour éviter une quelconque grossièreté. c’est juste que, malgré leur attitude, je trouve que, pour cette raison, ils ne méritent que la moitié de l’insulte.

T COMME 31 À MINUIT À CENTRAL PARK
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contrairement au planton du corinthien qui m’a dit avec le plus grand sérieux qu’il n’y avait rien – c’est ça, prends-moi pour un con – il y a BEAUCOUP de choses que l’on peut (doit) faire pour célébrer le passage de l’an à new york. il y a bien sûr la montée de la boule à times square, mais il faut aimer la foule dense et compacte. et honnêtement, se taper plusieurs heures à attendre debout dans un froid parfois glacial, juste pour avoir une bonne place et se retrouver coincé sans pouvoir ni bouger ni sortir pendant autant de temps, euh non merci. moi qui déteste les foules et qui ai vécu dans ma vie deux expériences qui auraient pu mal se terminer, je préfère m’asbtenir. times square le 31 décembre, d’accord, mais vu du marriott, tranquillement au chaud et si possible à la hauteur de ladite boule. à part ça, il y a aussi central park. nous y sommes donc allés vers 23h côté est à la hauteur de la 72e, pile poil sur terrace drive, un peu au nord de l’endroit d’où les feux seraient tirés une heure plus tard. il y avait un monde fou mais curieusement de l’espace en veux-tu en-voilà (le parc est, il faut le rappeler, immense), un concert sur rumsey playfield avec de la musique qui massait bien. après une courte balade, des photos et des selfies à gogo, nous sommes allés nous asseoir, avant que la foule ne les prenne d’assaut, sur les marches d’escalier de bethesda terrace, là où de nombreux films ont été tournés (rançon, avec mel gibson, les avengers, etc.). j’avais lu que les feux partaient de naumburg bandshell, un rocher situé un peu plus au sud (en fait, j’ai eu l’impression qu’ils ont été tirés plus près, sur cherry hill). à minuit pile, après un court décompte de la foule amassée, les feux ont été lancés avec la précision d’une montre suisse. et on n’a pas été déçus. on l’est très rarement à new york.

V COMME VENISE À NEW YORK
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au 1, madison avenue, la metropolitan life tower ressemble à s’y méprendre, toutes proportions gardées, au campanile de la place saint-marc à venise. rien d’étonnant: les architectes napoléon le brun & fils se sont inspirés du bâtiment italien pour dessiner leur tour. ils ont même poussé la similitude jusqu’à créer une passerelle entre leur immeuble et l’immeuble derrière, sur la 24e, soeur jumelle du pont des soupirs. quand on connaît les similitudes entre la nouvelle-amsterdam et la cité des doges, on se frappe le front en déclarant à haute voix (au risque de paraître étrange): « bon sang mais c’est bien sûr! ».

V COMME VUE DEPUIS LE 39E ÉTAGE
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allez, une ptite dernière pour la route. je sais, j’ai déjà montré cette vue, mais d’une part je ne m’en lasse pas, et d’autre part elle m’a paru intéressante car, ce matin-là, le brouillard envahissait progressivement manhattan par le sud, comme un gros monstre menaçant. seul le one world trade center a réussi temporairement à surnager la mer de nuages. une heure plus tard, une nappe à couper au couteau était sur nous. impressionnant. contempler manhattan plein sud depuis le 39e étage du corinthien est toujours magique pour nous. cette fois, j’avais pris avec moi une petite caméra timelapse qui permet de prendre des photos à intervalles réguliers sur de longues périodes et de les assembler en des séquences vidéo. on peut ainsi voir le temps s’écouler plus ou moins rapidement. pratique pour filmer l’activité d’une journée ou un coucher de soleil par exemple sans devoir rester derrière l’appareil pour le déclencher. voici ce que ça donne…