
gérard rabaey s’en va
19/20 au gault&millau, 3 étoiles au michelin, le normand et très effacé gérard rabaey, 62 ans, chef et patron du pont de brent, sur les hauteurs de vevey, prend sa retraite à la fin de l'année et quittera le restaurant qu'il a hissé et maintenu, à force de talent et de travail, parmi les meilleurs restaurants gastronomiques du monde. hyperactif exigeant et pointilleux, au travail…
… 8 heures par jour, 7 jours par semaine, avec son épouse, depuis 1980, il passera la main à stéphane décotterd,
actuel chef de cuisine du restaurant et collaborateur depuis 10 ans, qui reprendra, dès le 3 janvier 2011, les commandes du vaisseau avec son épouse. sacré défi pour ce jeune chef de 34 ans, qui n'est pas n'importe qui puisqu'il a été élu meilleur cuisinier de suisse en 2008. la vie est faite de clins d'oeil et de hasards qui n'en sont pas: pour fêter la fin de son apprentissage, il avait décidé de "se faire un grand restaurant". c'était le pont de brent, où il rencontrera par ailleurs son épouse. il était donc écrit que son destin serait lié à cet endroit…
bien sûr, d'aucuns font déjà la fine bouche à l'idée de ce changement, avant même d'avoir goûté sa cuisine (alors que rabaey et lui créent ensemble les plats du restaurant depuis longtemps déjà). il lui appartiendra d'attirer les réticents et de faire taire les mauvaises langues.
quoi qu'il en soit, et cela n'a rien d'étonnant, le restaurant connaît un record d'affluence (n'essayez donc même pas de réserver) depuis l'annonce du départ de rabaey, histoire de goûter sa cuisine une dernière fois.
personnellement (et je vais sans doute faire hurler nombre de gastronomes), la seule fois où j'y étais allé il y a deux ans, je n'avais été sidéré ni par la cuisine ni par le service. j'avais pris des ravioles aux bolets en entrée, puis des rognons de veau à la moutarde. comme chez georges wenger, c'était bon et soigné, certes, mais pas sidérant (en plus, chez wenger, tout était très salé). je n'ai certes pas le palais d'un expert, mais j'ai tout de même préféré la cuisine d'une anne-sophie pic, d'un michel bras, d'un denis martin ou même d'un claude legras.
cela étant, rendons tout de même un hommage appuyé à "l'oeuvre" de monsieur rabaey, et réjouissons-nous, sans aucun préjugé, de goûter la cuisine de sieur décotterd. la suite dans un prochain article ;O)…
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