quand les cons seront moins cons et les politiciens moins politiciens…

la sortie, aujourd'hui, du film la rafle, de rose bosch (ça ne s'invente pas), est l'occasion de se remémorer cet événement traumatisant et particulièrement odieux qui se déroula les 16 et 17 juillet 1942 à paris, sous le gouvernement vichy: la rafle du vél' d'hiv'.

que le casting "prestigieux" (jean reno, mélanie laurent et gad elmaleh) ne nous fasse pas oublier que cet événement fut d'une violence rare. sur ordre des autorités nazies, la police française pourchassa et arrêta…

… 13'152 juifs étrangers et français (4'115 enfants, 2'916 femmes et 1'129 hommes), à paris et en banlieue, pour les parquer comme des animaux dans ce qui était, depuis 1909, la mecque du cyclisme populaire, avant de les déporter à auschwitz.

construit à l'angle de la rue nélaton et le boulevard de grenelle (15ème arrondissement de paris) par gaston lambert en 1909, et détruit en 1959, le vélodrome d'hiver avait une capacité de 17'000 spectateurs, une piste en sapin de 250 mètres de long autour d'une vaste pelouse centrale, un éclairage zénithal agrémenté d'une lumière artificielle composée de 1'000 ampoules. prévu pour les compétitions cyclistes qui jouissent d'une énorme popularité auprès de la classe ouvrière jusqu'à l'entre-deux-guerres, avec des manifestations comme les six jours de paris (pour l'anecdote yvette horner, annie cordy et édith piaf furent élues reines des six jours), l'endroit évolue dès les années '30 pour abriter d'autres rendez-vous sportifs comme la boxe, le tennis, le hockey et le patinage sur glace, puis, dans la période d'après-guerre, des épreuves équestres et même des défilés de mode. on croit rêver.

comment a-t-on pu y organiser, après la guerre, des événements de divertissement et faire comme si rien ne s'y était passé?

je pleure de compassion quand je pense au destin atroce qu'ont connu ces femmes, ces hommes et ces enfants. je pleure de honte à l'idée que je puisse faire partie de cette inhumaine humanité. je pleure de rage quand je me dis que tant qu'il y aura des hommes, il y aura des cons, et que tant qu'il y aura des cons, des innocents souffriront inutilement du racisme. près de 70 ans après ces événements épouvantables dont la rafle du vél'
d'hiv n'est qu'un exemple, on se souvient. c'est bien de se souvenir, mais combien perpétuent
encore au quotidien cette haine de la différence? qu'il s'agisse de confession religieuse, d'orientation sexuelle, d'appartenance à un sexe ou simplement d'apparence physique…

je rêve du jour où les cons seront enfin moins cons et les politiciens enfin moins politiciens. je rêve du jour où l'éducation, des enfants mais aussi et surtout des parents, aura enfin remplacé la répression, certes plus impactante au plan politique que l'enseignement patient de valeurs comme le respect et la tolérance. je rêve d'un monde où ces valeurs rempliront tous les vél' d'hiv' du monde d'êtres humains heureux de se réunir dans la fraternité et la vie, et non dans la terreur et la mort.

je sais, ça frise l'angélisme, mais que voulez-vous, on ne se refait pas.