jeff koons à beaubourg

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c’est là où je me dis que je n’y connais strictement rien en art. car, contrairement au reste de la planète qui tombe en pamoison devant la moindre de ses oeuvres et crie au génie (cryogénie?), je ne comprends absolument pas l’engouement autour de cet artiste, « l’un des rares à avoir su dégager l’essentiel des courants avant-gardistes du 20e siècle, notamment le pop art, …… selon certains, il cultive le kitsch tant apprécié des milliardaires nouveaux riches ». merci wiki.

à part ça, quand on se trouve devant l’une de ses oeuvres, par exemple de sa première exposition inflatables (en gros des lapins et des fleurs gonflables posés sur des miroirs) ou de sa deuxième, the new (des objets ménagers sur des tubes néon), on se demande où est la création là-dedans. je sais, l’art, c’est avant tout la vision, l’interprétation, le regard que porte un artiste sur le monde extérieur, ben si c’est ça, cette vision n’est pas hyper-intéressante. ses objets en métal surdimensionnés qui ressemblent à des ballons, comme le fameux chien (il y en a beaucoup d’autres, un coeur, une capsule, popeye, etc.), je ne nie pas qu’ils sont sympa à regarder et dégagent un certain pouvoir d’attraction. de là à atteindre la somme de 43 millions d’euros aux enchères (pour le chien), il y a un moment où ça n’a plus aucun sens. va comprendre, charles.

chaque chose ici est une métaphore de la culpabilité et de la honte du regardeur, aurait déclaré l’artiste. le genre de déclaration qui ne fait qu’ajouter à la perplexité qui m’a envahi en parcourant cette expo. surtout quand on voit des photos de statues antiques sur laquelle l’artiste a dessiné des traits. certains y ont vu un sexe féminin, moi, j’ai eu beau me concentrer, je n’y ai vu que des traits un peu anarchiques. et quand je dis « sur lesquelles l’artiste a dessiné »… il faut savoir que koons ne fait rien lui-même: il a quelque 200 personnes qui travaillent et réalisent tout pour lui. koons ne produit que les idées. c’est déjà ça, me direz-vous, mais j’avais dans l’idée qu’un artiste, c’était quelqu’un qui mouillait sa chemise. la création, pour moi, c’est d’abord des idées, bien sûr, mais aussi des actes, des gestes. « faire faire », pour moi, a quand même des relents d’usurpation.

ses statues grecques blanches sur lesquelles sont posées des boules bleues (gazing ball)? comment dire, je suis sans mot, ce qui, pour un rédacteur, est un comble.

ah oui, il y a aussi sa période cicciolina (rappelons qu’il a été marié, de 1991 à 1994, à ilona anna staller, star porno hongro-italienne des années 80), durant laquelle il s’est mis en scène avec elle dans des situations totalement explicites et parfaitement inintéressantes. des images (peintures ou sculptures) de pénétrations (ilona’s asshole), de coït (dirty ejaculation), de doigts entre les jambes (fingers between legs), de fellation (exaltation). beaubourg n’ayant sans doute pas vu l’intérêt de les montrer toutes, certes mises en scène façon pierre et gilles, mais qui ne présentent d’intérêt que celui de faire de la pub à koons et de le faire connaître du grand public avec un léger parfum de scandale (à l’époque, parce qu’aujourd’hui, avec internet, plus personne ne s’émeut de ce genre de déballage vulgaire). et bien sûr, ça a marché car certains sont très forts pour communiquer autour de leur personne.

en résumé? quelques trucs marrants à voir, une pseudo-réflexion et beaucoup de blabla de la part de critiques d’art qui sont payés pour en faire des tonnes et au final, le sentiment que tant mieux si ça marche bien pour lui et qu’il ait réussi à faire fortune. en attendant, moi, je ne rejoindrai pas le concert de louanges planétaires.

à voir quand même, moins pour faire comme tout le monde que pour se faire sa propre opinion.

au centre pompidou jusqu’au 27 avril 2015.