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agnes obel à beaulieu 2014
quand je suis déçu par un(e) artiste que j’aime, j’essaie de me faire une seconde opinion. ainsi donc j’avais assisté au premier concert d’agnes obel à montreux le 4 juillet dernier et je dois dire que je n’avais pas du tout aimé sa performance scénique. ou plutôt la manière qu’elle avait eue de…
… « mettre en scène » sa musique: sono 10 fois trop puissante, attaques et arrangements agressifs, justesse pas toujours au rendez-vous, performance vocale un peu hésitante, jeu pianistique tendant au forgeron tapant sur son enclume… bref, je voulais à tout prix me défaire de ce que j’ai considéré alors comme une erreur de parcours. car, vous l’aurez sans doute compris, j’adore la musique de la belle danoise, en tout cas ses enregistrements studio, empreints d’une beauté mélancolique à laquelle se prêtent magnifiquement des sonorités aux allures acoustiques et des orchestrations minimalistes.
second concert, seconde déception. si l’acoustique était très différente au théâtre beaulieu, à lausanne (le 16 octobre dernier), les arrangements étaient rigoureusement identiques. pourquoi, me demanderez-vous, en eût-il été autrement? après tout, la prestation live n’a pas lieu de différer d’une salle à l’autre.
je prétends pourtant, n’en déplaise à toutes celles et à tous ceux qui se pâment à chaque fois qu’ils ont les tympans percés par des brouhahas de brasserie, que miss obel est bien plus bouleversante dans l’intimité d’un studio qu’en public, où ses intentions trahissent jusqu’à l’esprit même de sa musique. et qu’on ne vienne pas me dire que la scène doit nécessairement inciter au bruit. elle aurait très bien pu conserver ce « jeu de grâce » qui la caractérise, cela aurait sans doute confirmé qu’elle ne transige pas avec la beauté de son style, même pour plaire à un plus grand nombre.
pour autant, cette prestation décevante (pour moi) ne doit pas faire oublier son talent et celui des trois musiciennes – l’allemande anne ostsee à la guitare et au violoncelle, la canadienne mika posen au violon et une belge multi-instrumentiste dont j’ai oublié le nom – qui l’accompagnaient, mais aussi quelques (trop rares) moments où le temps a semblé suspendre son vol…
cela dit, je rêve d’un concert d’elle unplugged et reste un fan inconditionnel de ses deux albums.
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