juillet 08

agnes obel à montreux 2014

agnes obel3

elle aurait dû se produire déjà 2 fois à montreux mais cela ne s’était pas fait. c’était donc la première fois vendredi 4. première partie (1h environ) assurée par ólafur arnalds, musicien islandais de 27 ans qui berce et enchante par ses mélodies plus structurées que klaus schulze mais tout aussi planantes. je l’attendais, je me réjouissais, j’étais franc fou à l’idée de l’entendre en direct et surtout de la voir…

déception.

la musique d’obel est intimiste, elle est belle par le calme qu’elle suscite, par la mélancolie qui résonne en nous, par la simplicité de mélodies entêtantes, c’est une musique acoustique qui se suffit dans le murmure, c’est une musique cristalline qui n’a besoin ni de moyens ni d’artifices. pour moi, la mélancolie de miss obel ne souffre aucune électrification. les deux albums studio qu’elle a réalisés jusqu’ici rendaient justice à cet esprit qui a fait son succès. le montreux jazz lab, salle relativement petite et surtout fermée, accueillait donc l’artiste danoise (après l’islandais ólafur arnalds pour une assez courte première partie toute en planitude). on était en droit d’attendre un son quasiment unplugged. il n’en a rien été.

le volume était beaucoup trop fort et, double déception, les arrangements de miss obel ont amené des choses qui ont dénaturé sa musique: basses à faire sauter le coeur dans la poitrine, attaques limite fausses, piano agressif, deux violoncelles et un violon qui squattaient les oreilles en permanence, alors que le piano n’est généralement accompagné que d’un instrument. à part deux morceaux, je n’ai pas reconnu l’une de mes artistes préférées. je m’étais dit « plaçons-nous près de la scène, c’est une musique douce », j’ai regretté d’être aussi près des enceintes qui, tout le long, ont martyrisé mes oreilles. je ne suis décidément plus habitué aux concerts live et c’est probablement l’une des causes de ma déception. mais comment prévoir des boules quiès pour un concert comme celui-là?

sans compter le fait, mais ça n’a rien à voir avec la qualité de la prestation de l’artiste, que c’était un concert debout et qu’il faut vous dire que je supporte de moins en moins de rester debout longtemps non-stop. je sentais déjà ma sciatique se réveiller au bout de 20 minutes, alors que la première partie n’avait pas encore commencé. vous imaginez la torture au bout de quasiment 4 heures de concert.

sans compter les deux connes, l’une juste à côté de moi, l’autre devant, qui se balançaient sans arrêt (c’était les seules qui le faisaient, comme par hasard) au rythme des chansons (qui ne sont pourtant pas des chansons spécialement entraînantes). je n’aurais pas relevé ce fait si celle à côté de moi n’avait chantonné tout le long légèrement faux et si celle devant ne m’avait chatouillé les avant-bras avec ses cheveux (eh oui, on était serré comme des sardines dans une boîte fermée). et je ne l’aurais probablement pas relevé (quoique) s’il n’avait pas fait si chaud dans cette salle et que le concert avait été magnifique.

cela dit, je suis content d’avoir vu agnes obel de visu et de chantu mais la prochaine fois, s’il y en a une, ce sera assis et avec des tampons auriculaires (on ne sait jamais).