
stutzmann & jaroussky au victoria hall
vendredi 20 décembre, la contralto et chef d'orchestre nathalie stutzmann et le contre-ténor philippe jaroussky se produisaient au victoria hall de genève pour un concert réunissant des airs d'opéra italien signés antonio vivaldi et georg friedrich haendel…
… si jaroussky est un peu plus médiatisé – et disons un peu plus "grand public" – depuis quelque temps, la notoriété de stutzmann, qui n'en est pas moins grande, reste toutefois réservée à un public peut-être plus connaisseur.
il n'empêche que ces voix d'opéra – toutes deux d'exception, l'une, grave, ample, ronde, presque masculine par moments (stutzmann), l'autre, aiguë, virtuose, quasi féminine par moments (jaroussky) – ont fait salle comble, emballant littéralement un public genevois pourtant traditionnellement sur la réserve.
à la tête de l'ensemble instrumental qu'elle a créé en 2009 – orfeo 55 -, nathalie stutzmann alternait chant et direction avec une même fougue et un même talent. jaroussky, lui, allait et venait au gré des pièces, disparaissant parfois mais illuminant l'espace à chaque apparition de son timbre cristallin. ponctuant le programme, des duos venaient apporter, si besoin était, la preuve du talent des deux artistes. je connaissais jaroussky pour ses participations à des oeuvres méconnues et extrêmement exigeantes. je ne connaissais stutzmann que pour l'avoir vue dans l'excellente émission de jean-françois zygel la boîte à musique que france 2 a la très bonne idée de passer tous les étés depuis 2006.
le programme réunissait donc des pièces de vivaldi et de haendel, les premières brillant par leur légèreté, leur vivacité toute italienne, un style que l'on reconnaît de loin, les secondes plus "solennelles", plus "marin marais", moins festives en apparence (de mon point de vue), empreintes d'une certaine germanitude dont le compositeur allemand ne s'est jamais départi malgré 4 ans passés en italie et une naturalisation anglaise.
qu'importe, interprétées – car il s'agissait là d'une véritable interprétation, les chanteurs vivant leur rôle – par ces deux artistes-là, qui sont sans conteste deux grands de l'art lyrique, cette soirée a pris des allures de vrai, d'authentique, de magnifique instant musical. magique…
les airs étaient tirés de:
– il giustino (1724),
– farnace (1727),
– olimpiade (1734), dont le livret a été mis en musique par plus de 60 compositeurs,
pour vivaldi, et de:
– radamisto (1720),
– rodelinda (1725),
– ariodante (1735),
– atalanta (1736),
– serse (1738),
pour haendel, opéras créés en angleterre.
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