septembre 08

washington dc, août 2013 – abécédaire de voyage

une fois n’est pas coutume, nous étions à new york pour près de trois semaines. du coup, nous en avons profité pour faire une chtite nescapade à washington (dc), capitale fédérale. histoire de voir autre chose et de goûter à une autre amérique. bien sûr, nous sommes très très loin d’avoir tout vu, pensez donc, en à peine deux jours sur place. nous avons dû tailler dans le gras et organiser la visite, parfois au pas de charge. mais si ça nous a fait un mal de chien aux pieds, aux jambes, aux hanches, au dos, etc., etc. ;O) à force de marcher sous un cagnard de chien, ça nous a fait un bien fou à la tête. et ça, c’est le principal. petit abécédaire tout à fait arbitraire, pour rigoler? c’est parti! et comme d’habitude, les photos accompagnant les articles n’étant là que pour illustrer brièvement le propos (cliquez sur la photo pour la voir en entier), vous en trouverez davantage dans les albums « washington dc 2013 » et « arlington national cemetery »…


A COMME AMBIANCE, ANIMATION, AMUSEMENT
autant new york est la ville du bruit, autant washington est la ville du silence. autant new york est la « ville qui ne dort jamais », autant washington donne l’impression de dormir, même de jour. sauf quand clinton et obama font des discours au lincoln memorial à l’occasion du 50ème anniversaire du discours de martin luther king jr (i have a dream). nous y avons échappé d’une semaine, heureusement (ou pas). donc pour l’ambiance, c’est plutôt « officiel ». la capitale est une ville de culture et de mémoire, que l’on visite d’un air recueilli et que l’on découvre avec respect. washington n’est pas une ville où l’on vient faire la fête. même le quartier branché (depuis des décennies, dit le guide) de dupont circle (v. d comme) était tranquille. c’est dire.

A COMME ARCHITECTURE
l’architecture « officielle » de washington est incontestablement de style néoclassique qui s’inscrit, dès 1860, dans la tendance des beaux-arts et, dès 1890, défendu par les adeptes du mouvement « city beautiful ». le plan d’ensemble a été conçu par le français pierre charles l’enfant, qui fut, adulte (haha), compagnon d’arme de george washington. la capitale fédérale constitue un exemple réussi d’urbanisme homogène et un idéal de ville monumentale. le concept a été repris par pas mal de villes mais washington, l’originale, reste la plus aboutie. dès 1840, le style néogothique, avec ses formes médiévales (pignons, fenêtres en ogive, tours à créneaux, gargouilles, vitraux, etc.) apparaît en ville sur certains édifices comme le château abritant la smithsonian institution (sur le national mall). n’oublions pas l’influence anglaise sur la côte est, avec le style géorgien (du nom des quatre rois george d’angleterre) et le néo-palladianisme dont s’inspira thomas jefferson (la maison-blanche, dessinée par l’architecte james hoban, est un exemple de palladianisme irlandais).

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l’intérieur de la bibliothèque du congrès. plus néoclassique que ça…

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le old executive building, l’une des ailes de la maison-blanche…

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le musée corcoran, juste en face du bâtiment précédent. site officiel ici

A COMME ARLINGTON NATIONAL CEMETERY
créé pendant la guerre de sécession sur les terres virginiennes de la maison d’arlington, ancienne résidence de l’épouse du général robert lee. sont enterrés là les combattants (et souvent leur famille) de toutes les guerres auxquelles les états-unis ont participé, de la guerre de sécession à la guerre d’irak, en passant par les deux guerres mondiales, la corée et le vietnam, mais également des politiciens, des sportifs, des astronautes et même des femmes (!). le critère principal pour être inhumé dans le cimetière est d’avoir servi dans les forces armées. les anciens présidents et leur famille, des policiers tués dans l’exercice de leurs fonctions ainsi que des non-militaires ayant été tués lors d’occasions particulières ont également le droit d’y être enterrés. résultat: près de 300’000 personnes ont trouvé sépulture ici, sur un terrain très arboré et vallonné s’étendant à perte de vue (2,5 km2) au nord du pentagone et à l’ouest de la ville.

grand moment d’émotion. une émotion moins causée par la présence de tous ces soldats et de leur famille, pour la plupart enterrés là depuis belle lurette, que par la beauté esthétique et solennelle du lieu. dans ce dédale de stèles, nous avons assisté par hasard à l’ensevelissement d’un soldat qui devait être une huile, car la cérémonie a rassemblé pas mal de militaires et de civils, des salves ont été tirées et un clairon a joué la célèbre sonnerie aux morts américaine. assez émouvant, le moment était filmé par un gars et des soldats nous ont interdit d’approcher et de prendre des photos. et ces gars-là ont une telle prestance, même si ce sont des sous-fifres, que tu ne fais pas trop le mariole.

comme dans un musée, il y a des choses « à ne pas manquer » au cimetière d’arlington, comme la tombe, très « présidentielle », de jfk (de sa femme jacqueline et de ses deux enfants), celle, beaucoup plus modeste, de son frère robert, et le monument des (4) soldats américains inconnus, gardés par des soldats dont la relève est très stricte. il faut marcher longtemps pour s’y
retrouver et on l’on peut facilement se perdre ou en tout cas, perdre son orientation et ne plus retrouver la sortie. cela a été notre cas et nous serions restés là longtemps si je n’avais arrêté un type passant par là en voiture qui a proposé de nous « sauver » en nous emmenant directement au pentagone, à plusieurs kilomètres de là.

le site officiel ici.

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C COMME CAPITOLE
je ne peux pas vous en parler car nous n’avons pas pu le visiter. ce que je peux vous en dire, en revanche, c’est que c’est gigantesque et très impressionnant. siège du congrès, pouvoir législatif, l’édifice est de style néoclassique et a été dessiné par william thornton. les plans ont été modifiés deux fois par la suite et la construction a commencé en 1793, un an après la maison-blanche. il se compose d’un dôme et de deux ailes: nord pour le sénat, sud pour la chambre des représentants.

le site officiel ici.

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vue de l’arrière du bâtiment, qui donne (dans mon dos) sur la cour suprême et la bibliothèque du congrès. de l’autre côté de l’édifice, on a une vue impressionnante sur le national mall…

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la droite du bâtiment…

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et enfin l’édifice vu de face, c’est-à-dire face (dans mon dos) au national mall…

C COMME CLIMAT
l’été venu, il fait très chaud et surtout très humide à washington. de plus, la ville étant en partie bâtie sur des espèces de marécages (au nord-ouest du lincoln memorial se trouve un quartier baptisé foggy bottom, ça veut tout dire), les moustiques se font un plaisir de se rappeler à votre bon souvenir. à propos de souvenir, je me rappelle avoir été l’un de leur repas favori au cimetière d’arlington.

C COMME COUR SUPRÊME
la cour suprême est le tribunal de dernier recours depuis l’entrée en vigueur de la constitution en 1789 sous george washington. elle a également un pouvoir de décision sur la constitutionnalité des lois. elle a siégé au capitole jusqu’en 1935, année où elle s’est installée dans son propre bâtiment, juste derrière, afin de marquer une distance avec le congrès en tant que branche indépendante du gouvernement.

l’endroit était très calme à cause des vacances judiciaires d’août. pas ou peu de touristes, couloirs déserts, des plantons de temps en temps… la cour suprême des états-unis pour nous tout seuls… sympa. l’endroit est évidemment chargé d’histoire. à commencer par une statue de john marshall, quatrième – et apparemment le plus important – chief justice (juge en chef) de l’histoire, et une pièce entière consacrée à la première femme jamais nommée associate justice (juge assesseur) au sein de l’institution – sandra day o’connor – en 1981 par ronald regan (elle a pris sa retraite en 2006). nous en avons profité pour aller faire un tour dans la salle d’audience principale, qu’on a seulement pu voir depuis l’entrée et prendre un repas ma foi tout à fait correct à la cafétéria.

le site officiel ici.

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la statue de john marshall…

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la salle d’audience, fermée pour cause de vacances…

D COMME DUPONT CIRCLE
pendant des décennies, ce quartier du nord de la ville, tirant son nom de la place éponyme, a été LE quartier intello-branché de washington, avec ses bars à la mode et ses librairies d’avant-garde. le centre de la vie intellectuelle et artistique, quoi. c’était aussi le « village » local, centre de la communauté gay. depuis quelques années, il est concurrencé (mais pas remplacé) par d’autres coins en ville. perso, à part quelques restos, certes en apparence sympa, et un denner local ouvert jusque tard le soir, je n’ai pas vraiment ressenti les vibrations d’un endroit particulièrement vivant. mais bon, difficile en deux soirs, faut dire.

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le minuscule point lumineux, en haut à droite du gros bâtiment de droite, est le sommet du washington monument. vous ne me croyez pas?

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et maintenant?

K COMME KOREA WAR VETERANS MEMORIAL
de part et d’autre du lincoln memorial se trouvent deux autres lieux de mémoire: celui des vétérans de la guerre de corée est l’un d’eux (pour l’autre, voir v comme…). il présente des statues plus grandes que natures de soldats en mission équipés contre la pluie. je ne saurais dire pourquoi mais ces figures inspirent le respect et font naître une certaine émotion. sur la droite, un mur où sont gravées des silhouettes blanches, civils ou militraires, spectateurs fantômes. émouvant et impressionnant à la fois…

pour en savoir plus, rendez-vous ici.

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L COMME LINCOLN MEMORIAL
on a beau n’être pas spécialement sensible à l’histoire américaine, force est de reconnaître que se retrouver dans ce « mausolée » à la gloire de ce président d’exception a été un autre (après arlington) grand moment de ce court séjour à washington. le monument se trouve dans west potomac park, au bout de ce célébrissime bassin baptisé reflecting pool, lui-même se trouvant dans le prolongement du national mall. il a été inauguré en 1922 et abrite une statue du président assassiné en 1865 de 6 mètres de haut et composée de 28 blocs de marbre, façonnée par le sculpteur daniel chester french. sur le mur derrière lui sont gravés les mots: « IN THIS TEMPLE AS IN THE HEARTS OF THE PEOPLE FOR WHOM HE SAVED THE UNION THE MEMORY OF ABRAHAM LINCOLN IS ENSHRINED FOREVER » (« dans ce temple comme dans le coeur du peuple pour qui il sauva l’union la mémoire d’abraham lincoln est préservée à jamais »). à gauche quand on fait face à la statue (mur sud) est gravé le fameux discours de gettysburg (the gettysburg address) et à droite (mur nord) le discours inaugural de sa seconde investiture.

il y a deux « croyances » concernant cette statue: la première est que, quand on regarde la tête de trois-quarts à gauche, on peut apercevoir ce que d’aucuns ont décrit comme le profil de robert lee, général des armées des états confédérés; la seconde est que la position de ses mains représente, en langue des signes, ses initiales – « a » avec la main gauche, « l » avec la droite. ah, et c’est aussi là que martin luther king jr a délivré son célèbre discours « i have a dream » le 28 août 1963, discours dont ils ont célébré le 50ème anniversaire une semaine après notre passage.

pour en savoir plus, rendez-vous ici.

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on peut apercevoir le prétendu profil du général lee à l’arrière de la tête de lincoln. mais c’est juste sous cet angle. si on tourne un peu plus, il disparaît…

M COMME MAISON-BLANCHE
située au 1600, pennsylvania avenue nw, bâtie en 1792 dans un style palladien sur les plans de james hoban, la maison-blanche n’est plus visitable depuis 2001 (alors qu’ils n’arrêten pas de faire des films sur la prise, la chute, l’attaque de la maison-blanche mdr. v. mon autre blog cinecure). ou alors il faut être résident des états-unis et s’y prendre des mois à l’avance avec une excellente raison. autant dire mission impossible. elle est encadrée par deux bâtiments, le eisenhower (old) executive office – qui abrite les bureaux exécutifs de la présidence ainsi que le bureau du vice-président – et le department of treasury buildings, le lafayette square à l’arrière et the ellipse devant (avec, plus loin, le monument washington). le plan de l’édifice comprend un bâtiment central – la résidence exécutive – et deux ailes, l’est, abritant le secrétariat social de la présidence (chargé des événements) et les bureaux de la première dame, et l’ouest, plus dissimulée que le reste, qui est l’aile présidentielle avec notamment le bureau ovale et la « situation room »consacrée aux situations d’urgence.

si la façade nord, visible sur la pennsylvania avenue, est assez proche des grilles, la façade sud, elle, se trouve à plusieurs centaines de mètres et il faut, pour en avoir une vue acceptable, posséder un bon téléobjectif. cela dit, on peut en faire le tour, depuis l’arrière, sur le square lafayette (métro farragut west), jusqu’à la façade, en passant par la 17ème rue nw.

le site officiel ici.

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la façade nord, entrée officielle au 1600 pennsylvania avenue nw, proche des grilles mais moins intéressante que l’autre. inutile de dire que l’avenue est fermée à la circulation…

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la façade sud, dont l’architecture est un mélange de palladianisme irlandais et de bâtiments français du 18ème siècle…

M COMME MÉTRO
très profond et bien frais (contrairement à celui de manhattan), le métro washingtonnien est constitué de 5 lignes (rouge nord-nord, orange est-ouest, bleue sud-est, verte nord-est sud-est et jaune sud-nord-est) plus une grise (ouest) à venir. plutôt bien conçu, esthétiquement identique – gros caissons de béton – d’une station à l’autre, excessivement propre (on pourrait presque manger par terre, rien à voir avec le métro new yorkais), le métro de la capitale fédérale des états-unis permet, comme tous les métros du monde, de gagner du temps et de se déplacer facilement en ville, d’autant qu’il est difficile (et coûteux) de se balader en voiture (les places de parking étant chères, dans tous les sens du terme).

pour le plan, voir ici.

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toutes les stations sont rigoureusement identiques et excessivement propres…

M COMME MUSÉES
washington est une ville de musées. malheureusement, nous n’avons eu le temps de n’en voir que deux: le air and space museum (site ici) – où nous avons vu un film en 3d sur le supertélescope hubble dans la salle imax (avec la voix de leonardo dicaprio) et une animation dans la planétarium sur la découverte de l’univers (avec celle de whoopie goldberg) – et le spy museum (site officiel ici), où ils vous apprennent à vous méfier de tout le monde et à apprendre par coeur votre couverture, au cas où vous seriez pris. il y a aussi en ce moment une expo sur james bond, tout un tas de gadgets utilisés par les services secrets et une boutique malheureusement trop destinée aux gamins. on apprend plein de choses en s’amusant.

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des vieux coucous de guerre exposés au air and space museum…

N COMME NATIONAL MALL
le national mall est la plaine qui relie le lincoln memorial, à l’ouest, à la cour suprême des états-unis, à l’est, en passant par le washington monument, la plupart des musées nationaux et le capitole. ça n’a pas l’air, comme ça, mais l’ensemble fit parcourir à nos misérables patounes bien des kilomètres, sous un cagnard de bête, qui plus est. mais faut ce qu’il faut, on est un touriste curieux ou on ne l’est pas.

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le national mall vu de capitol hill, c’est-à-dire le congrès (dans mon dos)…

P COMME PENTAGONE
ironie du sort, la première pierre du pentagone a été posée le 11 septembre 1941. le bâtiment est inauguré le 15 janvier 1943. c’est le plus grand bâtiment de bureaux du monde, avec 10 étages (5 en sous-sol et 5 hors sol) et 28 km de couloirs. il est constitué de 5 anneaux pentagonaux concentriques en béton armé et sa cour intérieure a été surnommée… ground zero, car elle est susceptible d’être la cible prioritaire d’une attaque ennemie (autre ironie de l’histoire).

à part ça, si l’édifice est sûrement très impressionnant vu du ciel, il est moche et pas très intéressant vu du sol et de l’extérieur. face à l’aile qui a été touchée le 11 septembre 2001 (qui part vers la gauche sur la photo ci-dessous), et dont la reconstruction se remarque à la légère différence de couleur dans la pierre, se trouve le mémorial des 184 victimes constitué de 184 bancs sur lesquels est inscrit le nom de chaque personne tuée lors de l’attaque.

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la façade par où l’on entre, toute photo étant par ailleurs interdite

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le memorial des victimes du 11 septembre 2001…

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P COMME PROPRETÉ
le centre-ville de washington, le peu que nous en avons vu en tout cas, est propre. on pourrait même dire propre sur elle: pas un papier par terre, pas une canette dans les rues, pas une souris dans le métro. c’est une ville administrative, au sens qu’elle abrite l’administration américaine (c’est-à-dire tous les pouvoirs: exécutif, législatif, judiciaire et militaire). c’est une ville où la fête (l’entertainment à l’américaine) a cédé sa place au souvenir, à la commémoration, au sérieux. on a même galéré pour trouver un vendeur de boissons en plein air. et quand on en a trouvé un (devant le lincoln memorial), il ne proposait que de l’eau et une autre boisson. sobre, le truc, on veut bien que vous vous désaltériez mais faudrait pas trop pousser quand même.

R COMME REFLECTING POOL
le lincoln memorial reflecting pool, de son nom complet, est le bassin qui part du mémorial de la seconde guerre mondiale (quand on tourne le dos au washington monument) pour aboutir au lincoln memorial. oui, celui-là même qu’on voit dans tous les films. c’est là où eurent (ont toujours) lieu quantités de rassemblements, notamment durant la guerre du vietnam où les opposants avaient pour habitude de se regrouper et faire leurs discours (et autres performances). martin luther king jr s’y exprima le 28 août 1963 dans son fameux discours « i have a dream ».

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S COMME SERVIABILITÉ
je l’avais remarquée/évoquée à new york, elle s’est également manifestée à washington, plus exactement au cimetière d’arlington, où nous sommes tombés sur un gars vraiment sympa. nous étions là depuis près de deux heures, nous avions vu ce qu’il fallait voir et… nous n’arrivions pas à sortir de ce labyrinthe en plein air. un peu désorientés, ne trouvant pas de sortie, je vois passer un 4×4, lui fais signe de s’arrêter et lui demande de nous aiguiller car nous n’avons pas beaucoup de temps sur place (à washington) et souhaitons nous rendre au pentagone. le type me dit qu’il y a bien une sortie par là mais qu’il faut amadouer (sweet talk) le planton pour espérer sortir. étant peu doué pour le sweet talking (et surtout imaginant échouer et devoir me taper le chemin en sens inverse, ce qui signifiait encore une heure d’errance minimum), je prends ma mine de teckel triste façon bob tu restes. du coup, le gars me dit que la sortie est très loin mais qu’il va justement du côté du pentagone et qu’il nous emmène volontiers. sans nous faire prier, nous prenons place dans son 4×4 et parlons un peu. je lui demande pourquoi la tombe de john fitzgerald kennedy est si imposante et fait l’objet d’un tel culte, alors que celle de son frère robert (pourtant lui aussi président et assassiné) est, un peu plus loin, beaucoup plus modeste et quasiment ignorée. il me répond que la taille de la tombe est le fait de la famille (qui paie). et ajoute « john was a president ». ça veut tout dire. puis, après avoir roulé 20 bonnes minutes, il nous dépose devant le mémorial des victimes du pentagone du 11 septembre 2001. sans lui, nous n’aurions sans doute pas vu le pentagone ce jour-là.

S COMME SMITHSONIAN INSTITUTION
l’institution est un monument à elle toute seule. elle a été créée en 1846 sous l’égide du gouvernement américain et née de la volonté d’un scientifique britannique – james smithson – d’instituer en amérique un lieu pour la promotion et la diffusion du savoir. ainsi, de recherche scientifique, l’institution a développé d’autres vocations au fil des ans: muséographiques, éducatives, éditoriales. l’institut est aujourd’hui associé à un vaste complexe de 19 musées et 9 centres de recherche, principalement situés à washington.

le site officiel est ici.

U COMME US MARINE CORPS WAR MEMORIAL
aussi appelé iwo jima memorial, cette statue représente cinq soldats plus un infirmier élevant pour la seconde fois le drapeau américain. elle s’inspire d’une photo célèbre, lauréate du prix pulitzer – raising the flag on iwo jima – prise le 23 février 1945 par le photographe de guerre joe rosenthal sur le mont suribachi, au sud de l’île d’iwo jima. clint eastwood a réalisé un film sur le sujet (lettres d’iwo jima), tourné en japonais, second volet d’un diptyque dont le premier était mémoire de nos pères.

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le memorial rend hommage aux soldats du corps des marines morts depuis 1775, les noms et les dates des conflits concernés étant gravés tout autour du socle.

V COMME VIETNAM WAR VETERANS MEMORIAL
en face du korea war veterans memorial, à gauche du lincoln memorial quand on regarde le washington monument, se trouve cet autre monument à la mémoire des 58 156 soldats tués au vietnam entre 1959 et 1975. le mur, en marbre noir, est composé de deux parties allant croissant, puis décroissant, suivant ainsi la courbe ascendante, puis descendante des morts au fil du temps. achevée en 1982, cette oeuvre signée d’une architecte paysagiste américaine – maya lin – a fait l’objet de nombreuses polémiques.

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W COMME WASHINGTON MONUMENT
probablement aussi connu que la maison-blanche ou que le capitole, ce monument a été construit entre 1848 et… 1885, année de son inauguration. pourquoi autant de temps? tout simplement par manque d’argent. arrêtés en 1854, les travaux n’ont repris qu’en 1879. marrant, non? du coup, 169 mètres de haut plus tard, l’obélisque devient l’un des monuments les plus célèbres de la capitale fédérale.

à l’origine, l’obélisque devait mesurer plus de 180 m, mais les matériaux utilisés ne permettaient pas de supporter le poids et la base s’effritait, entraînant des retards. les ambitions ont dû être revues à la baisse, mais le monument washington était quand même le plus haut du monde à son inauguration, jusqu’à ce que la tour eiffel le détrône de on titre quatre ans plus tard. à l’origine également, l’édifice devait se trouver à l’intersection de deux lignes tracées depuis la maison-blanche et le capitole. mais, là encore, le sol n’était pas assez solide pour supporter une telle structure.

en 2011, un séisme a endommagé l’édifice qui a été fermé fin octobre 2012 pour des travaux de rénovation (et de consolidation) qui devraient durer de 12 à 18 mois. juste au moment où on y était, en somme… si bien que jusqu’en avril-mai 2014 au plus tard, si vous passez par dc (prononcer « dissi » pour faire cool), vous devriez le voir emmitouflé des pieds à la tête dans un échafaudage qui, malins les mecs, laisse entrevoir la structure en marbre, grès et granit, et même la différence de couleur de la pierre entre la partie basse (45 m du sol) et la partie haute, due à l’interruption des travaux.

le site officiel ici. cerise sur le gâteau, on peut même avoir une vue imprenable sur le mall grâce à une webcam placée au sommet de l’édifice. elle est pô belle, la vie?

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