
agnes obel, 2ème!
on l'attendait, il est venu, le deuxième (espérons que ce ne sera pas le second) album de la chanteuse danoise émigrée à berlin. après philharmonics, sorti en 2010, voici donc aventine, dont les 12 plages nous emmènent…
… loin, presque plus loin que le premier album, dans un voyage immobile. toujours difficile, un deuxième album, comme toute oeuvre artistique, d'ailleurs. le défi était d'autant plus grand que le premier opus a été acclamé, adulé et multi-récompensé. agnes obel n'avait donc pas le choix que de faire au moins aussi bien car elle était attendue. miracle: son deuxième album ajoute de la profondeur à sa vision d'artiste et confirme largement l'intelligence du premier. mademoiselle obel pourrait bien s'inscrire dans la durée, n'étant apparemment pas du genre à se contenter de proposer des rendez-vous sans lendemain ni de vous faire attendre sur un quai de gare sans vous indiquer où elle vous emmène. contrairement à ceux qui ont besoin d'être peopolisés pour qu'on parle d'eux (même s'ils n'ont rien à dire), la chanteuse a, paraît-il, pour habitude de se créer une bulle pour composer sa musique. ça s'entend. souvent empreintes de nostalgie, voire de mélancolie (chord left pour piano solo, aux accents d'erik satie, et fuel to fire, mais aussi tokka, égalément pour piano solo), ses ballades sont d'une beauté lumineuse à pleurer. que voulez-vous, son univers me bouleverse. autant philharmonics nous emmenait pour une promenade en forêt, autant aventine prend le temps de s'attarder sur les arbres. la musicienne confirme décidément son sens profond de la mélodie (the curse) et de l'orchestration (aventine), deux titres qui selon elle définissent le mieux l'album. les textes ne sont pas en reste et la poésie est bien là, même si l'artiste dit avoir toujours considéré les sons comme plus intéressants que les mots. du coup, elle fait en sorte que la voix "devienne instrument", tout en travaillant les textes afin qu'ils forment son propre langage, lui-même reflétant son état d'esprit. sa prononciation, un peu curieuse, n'était donc qu'à moitié due au fait que l'anglais n'est pas sa langue maternelle. en attendant, son disque, qui est pour moi, et pour reprendre les paroles de the curse, another wave of a miracle, nous fait toucher du doigt un moment d'éternité. c'est systématique et instantané, sa musique me fait partir dans une rêverie mélancolique dont je peine à chaque fois à m'extraire. mais cela ne m'empêche pas de l'écouter en boucle…
rendez-vous vite sur son site. on peut même y écouter l'album en entier. je vous conseille les morceaux de piano solo chord left et tokka pour commencer.
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