
new york city (et long island), août 2013 – abécédaire de voyage
voici un nouvel abécédaire (j’aime bien ce « format », décidément) de notre dernier voyage à new york. et comme nous avons un peu bougé, il y en aura aussi un de washington dc. comme l’an dernier, il y a beaucoup plus de photos dans les albums new york city 2013 et washington 2013 (faut juste le temps de les trier)… enjoy you guys (ça se voit que je reviens des états-unis?)!
B COMME BASE-BALL
je n’ai jamais rien compris au base-ball. je sais, ce n’est pas si compliqué, mais je ne m’y intéresse pas. ceci explique sans doute cela. cela ne m’a pas empêché, par pure curiosité, d’assister à un match, au citi field, à flushing meadows, opposant les mets de new york (l’une des deux grandes équipes de la ville, l’autre étant les yankees) au tigers de détroit, histoire de voir les gens, de sentir l’ambiance, de prendre la température de cette amérique populaire qui se rend à une partie comme on va à une fête. et aussi, accessoirement, de voir un peu le match lol. je sais, les yankees sont meilleurs et on aurait dû aller au yankee stadium dans le bronx, mais on brûlait de voir le corona park à flushing, où se trouvent l’unisphère et les tours du pavillon de new york datant de l’exposition universelle de 1964 (oui, celles de men in black).
le citi field, stade des mets de 50’000 places, était bourré à craquer. autant de femmes que d’hommes. le spectacle est autant sur le terrain que sur les écrans géants – sur lesquels sont diffusés pubs, résultats, compositions des équipes, messages « institutionnels » genre « aidez les anciens combattants d’irak » et messages personnels genre « happy birthday wendy! » – que dans les tribunes. ça parle, ça commente, ça se raconte sa semaine, et surtout ça mange!! des gars portant à bout de bras ou carrément sur leur tête des bacs remplis de bières, de sodas, de hot-dogs, relayant en cela les stands de (mal)bouffe situés tous les 10 mètres sur les coursives, et à tous les étages, du stade. c’est incroyable ce que les gens ici peuvent bouffer et mal bouffer. surprenant aussi de voir près de 50’000 personnes se lever tel un seul homme pour chanter l’hymne national, main sur la poitrine, pour un match somme toute ordinaire. c’est vrai, c’était quand même pas la coupe du monde. imaginez les 2’000 spectateurs du stade des charmilles se lever pour entonner l’hymne suisse (qu’ils connaissent à peine) à l’occasion de servette fc-grasshopper cz. question de culture. ici, l’amour et le respect ne revêtent pas la même forme.
parfois, les spectateurs hurlaient de joie en applaudissant alors que le joueur semblait avoir loupé son coup. bizarres, ces américains. de temps à autre (assez souvent, en fait), des salves électroniques d’applaudissements diffusés par hauts-parleurs poussaient les spectateurs à encourager leur équipe. on a aussi eu droit à l’incontournable grande gueule, juste derrière nous, qui s’était apparemment fixé pour mission d’assurer le spectacle aussi sur les bancs. genre le gars qui s’imagine être, au choix, très drôle ou très intéressant, et qui ne se rend pas compte qu’il est juste un blaireau. mais bon, ça fait partie du package. nous sommes partis vers 22h, bien avant la fin du match, d’une part parce que nous avions fait le plein d’images et de sensations, et d’autre part pour éviter la marée humaine. et aussi un peu parce que nous avions encore plus d’une heure de métro pour rentrer.
le site officiel des mets, avec infos sur le citi field, ici.
diasuke matsuzaka, pitcher des mets, dans ses oeuvres…
ambiance…
B COMME BEADS
à hauteur de la 38ème rue notamment, vers les 6ème et 7ème avenues, on trouve une quantité impressionnante de boutiques de perles, fermetures éclairs, boutons et accessoires de couture. vous voulez créer des bracelets, customiser un t-shirt ou fabriquer un sac? ne cherchez pas plus loin. mais ce qui est encore plus impressionnant, c’est l’assortiment à l’intérieur. comme toutes les arcades de la ville, elles ne paient pas de mine, comme ça, de l’extérieur, mais sont en fait très profondes. du coup, on peut y trouver son bonheur littéralement à des milliers d’exemplaires…
C COMME CENTRAL PARK À VÉLO
une manière sympa (et un peu physique) de découvrir les 4,3 km2 du parc sans doute le plus célèbre du monde est de louer un vélo au sud (côté 59ème rue). on croit ce parc plat, mais curieusement, c’est à vélo qu’on se rend compte qu’il est assez vallonné. il faut donc se préparer à transpirer un peu. à part ça, c’est assez mal fichu car il n’y a, en gros, qu’un seul sens pour parcourir l’endroit, et on en fait deux fois le tour facile en 2 heures (pas la peine donc de louer votre vélo pour 3 heures, sauf si vous voulez vous arrêter pour vous prélasser sur l’herbe, ce que vous ne pourrez faire qu’à certains endroits car les vélos sont interdits sur les pistes piétonnes). à part ça, ce parc, ou certains immeubles qui l’entourent, sont très cinégéniques car de très nombreux séquences de films y ont été tournées: de ghostbusters à rançon, en passant par marathon man, rosemary’s baby, hair ou l’associé du diable, pour ne citer que ceux-là.
le site du loueur de vélos ici.
un ptit air du bois de boulogne…
l’une des deux stations de pompage du jacqueline kennedy onassis réservoir, décor de la séquence finale de marathon man…
C COMME CONEY ISLAND DE NUIT
il FAUT voir coney island de nuit, surtout les vendredis soirs d’été. tout le brooklyn populaire s’y rend pour se détendre et s’amuser entre amis ou en familles. il fait beau et bon vivre, et le long du boardwalk (la fameuse promenade en lattes de bois), nathan’s famous, qui a commencé ici même en 1916 (et propose aujourd’hui quelque 1400 points de vente dans 41 états), propose ses hot dogs (les meilleurs de la galaxie, si on les écoutait) à des prix dérisoires (c’est également nathan’s famous qui a créé au début des années 1970 le non moins fameux international hot dog eating contest durant lequel il s’agit, comme son nom l’indique, de manger le plus de hot dogs en un temps record. c’est à chaque fois des asiatiques maigrichons qui gagnent. étonnant, non?). j’ai même vu un magasin de bonbons où ils vendaient des nounours et des crocodiles en gélatine dont un seul pouvait nourrir (ou filer le diabète, au choix) une ville de 3 millions d’habitants. au bord de l’océan, coney island est un grand parc d’attractions avec aquarium, montagnes russes et… feu d’artifices. tous les vendredis soirs, l’été, sont tirés des feux pour le plus grand plaisir des petits mais aussi, apparemment, des grands. ça faisait longtemps que j’avais vu autant de gens prendre autant de plaisir… très sympa.
qu’est-ce que je vous disais?
D COMME DÉBIT DES NEW YORKAIS
c’est pareil dans toutes les grandes villes, ça parle vite. et mal. à tel point que j’avais parfois l’impression de ne pas savoir l’anglais, mais genre pas du tout. des années d’apprentissage, des diplômes, plusieurs séjours, dont un longue durée, dans des pays anglophones pour constater que, parfois, je pigeais que dalle. il faut dire qu’ils les bouffent, les mots, et se fichent éperdument de savoir si tu es natif ou pas. en gros, démerden sie sich. dans ces cas-là, il faut juste éviter d’avoir le sourcil froncé et le silence coupable (de n’avoir pas compris), et croire naïvement qu’un « ha yeah! » te permettra de sauver la face. parce que, 8 fois sur 10, tu la perds parce que la personne t’a juste demandé l’heure.
E COMME ECONOMY CANDY
un magasin de bonbons rempli du sol au plafond, une vraie caverne d’ali baba pour amateurs de sucreries et autres friandises, avec, en prime, des objets vintage (vendus à des prix prohibitifs), style distributeurs de chewing-gums des années 40-50. du coup, vous me connaissez, je n’ai pas résisté à acheter quelques nounours et des hosties. mais voilà, déception: les premiers avaient un goût de liquide vaisselle et la poudre des secondes était presque dure. ils ont tellement de stock qu’ils n’arrivent pas à l’écouler. du coup, les produits doivent dater de mathusalem.
le site officiel (un peu à l’image du store) ici.
108 rivington st, entre norfolk st et essex, dans le lower east side.
F COMME FLUSHING MEADOWS CORONA PARK
situé dans le nord du queens, flushing meadows corona park est, avec 5,1 km2 de superficie, le troisième plus grand parc de new york, devant central park (3,4 km2), qui est déjà énorme, c’est dire. c’est l’urbaniste robert moses qui commence à le créer en 1939 sur un terrain vague (que f. scott fitzgerald surnommait « valley of ashes ») pour accueillir l’exposition universelle. certains bâtiments abriteront le siège des nations unies de 1946 à 1951, année à laquelle l’organisation s’installera à manhattan. les bénéfices de l’expo devaient servir à continuer l’aménagement du parc. mais l’expo n’ayant pas eu le succès escompté, il ne sera pas réalisé avant les années 1960 et l’organisation de la seconde expo universelle (1964-65), avec moses de nouveau aux commandes de l’aménagement. depuis 1978, le parc est le lieu officiel, avec 22 courts de compétition et 11 d’entraînement, de l’us open de tennis, l’un des tournois du grand chelem. mais ce n’est que l’un des centres sportifs car il y a, pas très loin, le citi field, stade de mets de new york (base-ball) et un green de golf 18 trous condensé où tout le monde peut venir taper une balle. un conseil, louez un vélo, vous pourrez vous faire une idée de l’étendue du parc en traversant l’autoroute qui mène à jfk et en allant jusqu’au bord du premier des deux lacs.
à part ça, on a tous vu men in black. on se souvient donc tous de la séquence finale où k et j descendent le vaisseau extraterrestre avec lequel edgar le cafard tente de s’échapper, et qui vient s’écraser sur une boule représentant la terre. eh bien cette boule, appelée unisphère, se trouve dans le corona parc de flushing meadows. elle a été construite à l’occasion de l’expo universelle de 1964 sur le thème « peace through understanding », au moment où la conquête de l’espace occupait tous les esprits. d’ailleurs, le parterre devant la sphère illustre, au moyen de gravures, les grands thèmes des deux expos (1939 et 1964). certaines montrent, de manière un peu naïve, des robots tendre la main à des humains ou un homme en lévitation entouré d’un halo. LOL. de l’avoir vue dans l’un de mes films fétiches, d’en avoir quasiment rêvé et de me retrouver devant a été l’un des grands moments de ce voyage…
on voit, au fond à droite, deux des trois tours d’observation du pavillon de la ville new york à l’expo universelle de 1964. oui, la plus haute est en fait une soucoupe volante déguisée :O)…
le pavillon de new york avec ses trois tours qu’on peut voir depuis l’autoroute quand on arrive de jfk…
c’est l’architecte moderniste américain philip johnson qui a conçu cet édifice qui tombe en ruine depuis près de 50 ans. la ville ne veut ni rénover (trop cher) ni détruire (trop historique). le plancher du pavillon représentait la carte autoroutière de l’état de new york. mais les tuiles du toit ayant été détruites avec les années, les intempéries l’ont irrémédiablement endommagé.
devant l’unisphère, l’une des illustrations des thèmes de l’exposition universelle de 1939…
F COMME FOOD EMPORIUM
sous le queensboro bridge (mais il y en a d’autres) se trouve un marché couvert où l’on trouve de tout et surtout des produits frais. en plus, il y a une mezzanine où l’on peut tranquillement manger sa salade. à essayer absolument, aussi pour faire ses courses. ça change de supermarchés locaux tels que gristede’s ou d’agostino (par ailleurs pas mauvais)…
G COMME « GUYS »
je ne sais pas pourquoi, mais ça m’a frappé cette fois-ci plus que les fois précédentes. les américains mettent des « guys » à toutes les sauces quand ils s’adressent à plusieurs personnes, même quand il s’agit d’un groupe de filles. ça se veut décontracté – et ça l’est la plupart du temps – mais il y a des contextes où ce mot est carrément déplacé et donnerait presque à la phrase un accent de vulgarité.
H COMME « HI, HOW ARE YOU? »
à new york, on ne peut entrer nulle part sans que quelqu’un vous pose cette inévitable question. une manière de créer/nourrir sinon des relations amicales du moins un climat social décontracté. mais voilà, n’étant pas habitués, on n’a pas toujours la présence d’esprit de répondre et encore moins de la retourner (la question). sachez que non seulement, la plupart du temps ce n’est pas qu’une question de politesse (ils veulent vraiment savoir comment vous allez) – je dis bien la plupart du temps, parce que parfois c’est quand même un peu mécanique, voire commercial (ils ne s’attendent tout de même pas à ce que vous leur racontiez vos malheurs au pressing du coin ou à la poussée de dents de votre petit dernier) – mais qu’en plus ils sont ravis quand vous leur demandez en retour comment eux, ils vont (« thanks for asking », me suis-je entendu répondre dans un restaurant). comme quoi, un petit « i’m good, how are you? », ça mange pas de pain et ça rend plus aimable. faut juste s’habituer à le dire entre 22 et 95 fois par jour.
H COMME HOLLISTER
parent pauvre d’abercrombie dont elle est la société soeur pour la côte ouest (a&f étant côte est), hollister propose, un peu dans le même style que son aînée mais en moins ouvertement sexuel (la cible étant plus jeune), un peu le même type d’assortiment mais sur fond musical moins tonitruant (tony truand, un gars du coin) et diffusion lol de parfum d’ambiance (comprenez non par diffuseur mais par vendeuses passant dans les rayons avec des sprays d’eau de toilette). parent pauvre, je vous dis…
voici ce qui accueille le client à l’entrée. quand je vous disais que la cible est jeune…
H COMME HOTEL CHANTELLE
exemple magistral de naming déroutant, l’hotel chantelle n’a rien à voir avec de la lingerie. et ce n’est même pas un hôtel. en fait, il ne l’a jamais été. c’est un petit immeuble de deux étages au sommet duquel se trouve une terrasse où les new yorkais branchés aiment à se retrouver le week-end pour un brunch façon french mediterranean cuisine. ambiance jazz live (avec un quintet tout cougné dans un coin), service sympa et bouffe originale mais pas trop. un très bon moment. 92, ludlow street, entre grand et canal st, dans le lower east side.
le site officiel ici.
entrée: salade de tomates-pastèque…
croque-monsieur revisité…
H COMME HUDSON RIVER PARK
le long de l’hudson, les pontons (piers) ont été réaménagés en promenade, lieux de détente, aires de jeux. on peut s’y promener depuis le pier 86 où se trouve l’intrepid (porte-avions-musée) jusqu’au pier 25, le dernier de ce côté avant battery park city. on y rencontre toutes sortes de gens, comme ce monsieur qui prenait le soleil sur une chaise longue en compagnie de ses deux teckels, portraits crachés de bob (feu mon chien). je ne peux résister à l’appel du teckel et m’approche en engageant la conversation (avec le type, pas le teckel). comme les new yorkais engagent facilement la discussion, il nous explique que ses deux chiens (dont l’un est déjà sur le dos, les quatre pattes en l’air, à se faire caresser le ventre par mézigue) s’appellent loki et thor. je demande à ce dernier où il a planqué son marteau, mais il ne me répond pas, trop occupé à se faire chatouiller le menton. ils sont choux et doux comme tout (comme toutous) et se laissent papouiller pendant plusieurs minutes sans broncher (surtout ne pas bouger), comme s’ils n’étaient pas cocolés à la maison. ce qui provoque chez leur maître de faux reproches à l’adresse de ses traîtres-chiens qui, du coup, n’ont déjà plus d’oreille que pour moi. je demande à leur maître combien il me les donne, mais ma requête pour-rire n’obtient pour toute réponse qu’un sourire amusé.
le site officiel (du parc, pas du teckel) ici, avec une carte interactive qui indique tout ce que l’on peut faire.
c’est pas une réplique de bob, ça?
J COMME JEAN-GEORGES
alsacien de 56 ans résidant à new york, jean-georges vongerichten possède et dirige une quantité impressionnante de restaurants (10), du plus branché au plus gastronomique, les deux n’étant pas incompatibles. nous n’avons pas résisté à déjeuner au jean-georges au 1, central park, au rez-de-chaussée du trump hotel, qui donne sur columbus circle. trois étoiles au michelin, décor au design sobre et classieux, canapé en cuir et bois, hauts plafonds, service impeccable. la cuisine, bien que très bonne, n’était cependant pas à la hauteur de celle d’une anne-sophie pic. pas aussi éblouissant de créativité dans la simplicité et dans le mélange des saveurs. mais pas mal quand même. l’endroit était rempli, au 9/10èmes, d’asiatiques.
le site officiel ici. et le site général du cuisinier là.
la salle à manger du jean-georges (photo prise avec mon téléphone), juste à côté du nougatine, l’un des nombreux autres restos (en l’occurence un bistrot) du chef.
L COMME LINCOLN CENTER
le lincoln center for the performing arts, de son vrai nom, est un centre culturel abritant le siège d’une douzaine de compagnies artistiques ou institutions culturelles comme le metropolitan opera, le new york city ballet, le new york philharmonic ou la juilliard school. construit dans les années 1960, il est situé entre broadway et amsterdam avenue, de la 62ème à la 68ème rue. la programmation est très riche et les productions se tiennent parfois hors les murs du centre. comme les noces de figaro (dans le cadre du festival « mostly mozart »), premier opéra auquel nous assistions à nyc, avec sa mise en scène moderne et son esprit « entertaining » (je n’avais jamais vu un public, moi compris, rire autant à un opéra de mozart) qui s’est déroulé au time warner center, à quelques rues de là sur columbus circle, dans une salle de concert « classique » au 5ème étage du centre (!!!)…
L COMME LOCATION DE VOITURE
pour sortir de manhattan, vous avez deux solutions: le train ou la voiture. en fait, vous en avez trois: le train, la voiture ou le car. bon ok, vous avez quatre solutions: le train, la voiture, le car et le vélo. non en fait, il y a six solutions (ça peut durer longtemps). revenons à la voiture. et pesons-en le pour et le contre. au hasard, pour aller à washington. je m’étais dit, certes la route est un peu longue (env. 400 kilomètres) mais elle n’est pas compliquée et en plus le trajet nous permettra de voir du paysage, de nous arrêter de temps en temps pour goûter à une amérique un peu différente. le prix est sensiblement le même que le train, donc autant être plus « libre » en prenant la voiture. de plus, avec le gps, pas de risque de se louper.
c’est fou ce qu’on s’imagine peut parfois différer de la réalité. premièrement, la voiture n’était pas équipée d’un gps. on a dû prendre la catégorie supérieure. en plus, il faut savoir que le new jersey, que l’on traverse pour aller à washington dc, est une gigantesque agglomération bourrée de zones industrielles et portuaires dont on ne sort, pour rouler enfin dans une région un peu boisée, qu’au bout d’une centaine de kilomètres (le new jersey est surnommé, rappelons-le, « garden state »). donc, pas question de sortir de l’autoroute, car, ne connaissant ni la région ni les routes parallèles que de toute manière tu ne prendrais pour rien au monde de peur de te perdre (même avec un gps), tu fais finalement comme tout le monde, tu traces pour arriver à destination sans véritablement profiter de la vue (en tout cas le long de la côte, je ne me prononcerai pas pour l’intérieur des terres qui est sans doute plus intéressant). si, on s’est arrêté une fois pour prendre un café dans un starbucks (tu parles d’un changement): un truc MAOUSSE (pas mousse, MAOUSSE, comme tout ce qu’ils font là-bas, alors que t’as
juste envie d’un petit espresso) dont tu jettes plus de la moitié parce que tu ne voulais pas te taper un demi-litre. voilà pour ce qui est de goûter à une amérique un peu différente.
mais attardons-nous une seconde sur le prix à payer pour jouir de cette prétendue liberté dont nous n’avons profité que pour partir à l’heure que nous voulions (passons). en plus de l’upgrade pour le gps (ils n’avaient pas de voiture de même catégorie disponible équipée de la précieuse technologie), il y a l’essence, les différentes assurances (que tu es libre de ne pas prendre mais quand même, qu’est-ce que t’en penses, vaut mieux, on ne sait jamais, surtout dans un pays étranger, d’accord allons-y, ce ne sont que 6 dollars par jour pour l’assurance machin, etc., etc.), le parking à l’hôtel, et surtout les péages. personne il te le dit, mais il y a, entre manhattan et washington, une bonne demi-douzaine de péages agaçants car c’est toutes les 10 minutes et ça fait forcément grimper la note.
le trajet à l’aller s’est révélé relativement cool: direct, pas d’embouteillage. petite remarque tout de même sur la conduite ici: les mecs se bloquent à 60 mph sur la voie de gauche et tout le monde double à droite. faut s’y faire. je m’y suis fait sans problème (pour une fois qu’on peut dépasser par la droite sans se faire gauler).
c’est le retour qui a un peu plus posé problème. nous avions prévu une heure et demie de marge. bien nous en a pris. près de 2 heures d’embouteillages sans raisons apparentes (car aucune sortie ni accident en vue), la jauge d’essence qui baisse à vue d’oeil et pas la moindre station-service (chuis con, j’aurais dû m’arrêter à la dernière) et le gps qui nous joue un tour. je me demandais pourquoi il nous faisait faire ce détour par staten island, le verrazano et brooklyn. la réponse, je l’ai eue quand il a dit que nous étions arrivés à destination à la 38ème rue à… brooklyn! quand tu tapes « new york » sur le gps, tu ne t’attends pas à ce qu’il interprète « brooklyn » ou « queens » ou « bronx ». donc si ça vous arrive, sachez qu’il faut entrer « manhattan » et pas « new york ». l’avantage (le seul), c’est que maintenant, je suis un pro de la conduite à new york, manhattan compris. en résumé, pour washington, la voiture depuis manhattan n’est pas un bon plan.
en revanche, pour long island, la seconde location s’est révélée une excellente expérience. on a pu sortir des axes pour se balader et prendre notre temps pour découvrir…
la voiture pour washington: la ptite bagnole, en somme. bien trop grande pour 2, mais faut reconnaître: super-confortable, surtout avec la boîte séquentielle…
la voiture pour long island: une autre petite bagnole. un peu plus veau que la première mais tout aussi confort…
L COMME LONG ISLAND
pas besoin de gps, une bonne vieille carte routière (voire sur ipad si vous êtes équipé) suffit amplement. il faut prendre le queens tunnel à hauteur de la 42ème, puis l’interstate 495 jusqu’au bout. rapidement, les noms bizarres commencent à défiler: commack, hauppauge, ronkonkoma, patchogue. oubliez mastic beach, sur la côte sud avant les hamptons, l’une des attractions de l’île: on ne peut se garer nulle part ailleurs que sur un parking désert mais payant: 20 dollars (ceci explique sans doute cela). au lieu de cela, dépassez moriches (tu pouches le bouchon un peu loin) et, après westhampton, allez à quogue, le jeune gars qui surveille l’entrée du parking vous autorisera sûrement à vous parquer pour quelques minutes, le temps d’aller voir la plage où l’on s’enfonce dans le sable fin et où le paysage est typique des hamptons: plage à perte de vue, herbes hautes, océan, barrières en bois blanc et maisons isolées.
pause déjeuner à southampton, petite ville très mignonne et surtout extrêmement friquée de cette seconde partie de l’île. arrêtez-vous au restaurant sant ambroeus (oui, c’est un lien) qui propose un risotto di mare dont vous me direz des nouvelles. vous y verrez défiler le gratin local, certains à pied en chemise-pull-en-coton-sur-les-épaules-short-mocassins sans-chaussettes, d’autres au volant de voitures qu’on ne voit nulle part ailleurs (citroen ds, fiat 500, bentley cabriolet, lamborghini, aston martin).
il faut dire que le lieu est historiquement occupé, je dirais même colonisé, par les fortunes de new york venues trouver là un havre de paix loin du stress urbain. et ils y tiennent jalousement, à leur lopin de tranquillité. pour preuve, il n’y a, à peu de choses près, qu’une seule route qui traverse hamptons bays et southampton pour aller à l’est. la raison? on est entre soi et on ne veut pas attirer les étrangers. résultat: la route de montauk point (l’extrême pointe de l’île) est un peu comme celle qui va à st-tropez: pare-chocs contre pare-chocs, 2 heures pour parcourir 50 km. à l’aller. c’est donc à vos risques et périls.
en rentrant à new york, écartez-vous des grands axes pour aller explorer la côte nord par les petites routes. vous traverserez des quartiers résidentiels aux maisons très couleur locale et très classe, et déboucherez sur une lagune où sont ancrés des bateaux de plaisance et, plus loin, l’océan avec une plage mi-sable mi-galets et maisons typiques au bord de l’eau, dans un coin nommé port jefferson.
paysage typique des hamptons. ici hampton bays…
ambiance dans le rue principale de southampton…
maison d’un quartier huppé près de jefferson port…
jefferson port…
P COMME PARACHUTE JUMP
à coney island, à l’extrême sud de brooklyn, se trouve le parachute jump, une attraction qui ne fonctionne plus comme telle dominant le célèbre boardwalk (la promenade en lattes de bois). construite en 1939 à flushing meadows corona park pour l’exposition universelle, elle est déplacée en 1941 à son emplacement actuel pour être intégrée à un parc d’attractions du nom de steeplechase park, opérationnel de 1897 à 1964. elle proposait 12 parachutes fixés à chacune de ses branches. la tour est le dernier vestige encore debout de ce parc et son éclairage nocturne évoque son illustre passé. à la fois très festif (tout l’esprit de la fête foraine) et très nostalgique…
P COMME PERRYST
des brunches comme s’il en pleuvait. new york est une ville où l’on pourrait bruncher presque tous les jours de l’année dans un resto différent à chaque fois. du coup, immédiatement après l’hotel chantelle (v. plus haut), nous avons essayé le perryst (prononcer perry street), l’un des nombreux autres restaurants du chef alsacien résidant à new york jean-georges vongerichten. sis au bout de ladite rue, juste en face du pier 46 sur l’hudson. ambiance design un peu froide et cuisine sans excès de créativité pour les européens que nous sommes. mais sympa quand même…
la salle à manger du perryst (photo prise avec mon téléphone)…
Q COMME QUEENSBORO BRIDGE
au bout de la 59ème rue (celle-là même qui borde le sud de central park et qui fut jadis chantée par simon & garfunkel) se trouve le queensboro bridge, pont imposant à l’architecture industrielle qui relie manhattan au queens en prenant appui sur la roosevelt island qu’il ne dessert pourtant pas. lui aussi très cinégénique (manhattan, de woody allen, spider-man, de sam raimi, etc.), il est flanqué d’un petit téléphérique (que nous avions pris en 2008) construit par une société suisse et installé dans les années 70.
à gauche du pont, on aperçoit la ligne de téléphérique qui dessert roosevelt island. plus loin, les tours du queens.
R COMME RIVER (OU WATER) TAXI
pour 28 dollars, vous embarquez au pier 86, à hauteur de la 46ème rue, juste en face de l’intrepid, le porte-avion-musée (en théorie, parce qu’en fait ils nous ont fait rejoindre à pied un embarcadère beaucoup plus bas) et vous voyez manhattan depuis l’hudson, puis depuis l’east river, avec des escales à battery park, au pier 17 et au bridge park à brooklyn, et retour à la 46ème rue par ellis island et la statue de la liberté. il vous permet de vous arrêter et de le prendre où vous voulez (hop-on hop-off, comme les cars). une bonne manière de voir new york city autrement, comme les bateaux-mouches parisiens. en plus, ce jour-là, il faisait un temps splendide, que demande le peuple (à part du pain et des jeux)…
le starret-lehigh building (1931), que l’on aperçoit aussi depuis la highline, à hauteur de la 26ème, et au fond, sa majesté l’empire state.
le pier 59, si je ne m’abuse, abritant le chelsea sports center, avec un practice de golf (les immenses grillages qu’on voit à gauche)…
battery park et le sud de manhattan avec la 1wtc quasiment terminée…
le financial district…
le pier 1 à brooklyn bridge park…
le sud de manhattan à droite et, à gauche, un bout du new jersey…
R COMME ROBERT
le robert est le restaurant qui se trouve au sommet du mad, le musée des arts et du design sur columbus circle. nous avions loupé son inauguration de quelques jours l’an dernier, nous ne nous sommes pas privés cette fois-ci. service impeccable et sympa, cuisine soignée, décor design (oeuf corse) et vue imprenable sur le sud de central park…
l’une des tables, en métal (photo prise avec mon téléphone)…
columbus circle, à hauteur de central park south (59ème rue), vu du robert: au centre de la place, une statue de christophe colomb (forcément), derrière à droite, au pied de l’immeuble noir (le trump hotel), le globe terrestre qui donne sur la terrasse du jean-georges. à droite, central park west, prolongement de la 8ème avenue et pendant, côté est, de la 5ème (le fameux museum mile), qui borde le parc jusqu’à la 110ème rue au nord. à gauche, broadway qui continue vers le lincoln center, dès la 62ème, et au-delà. (photo prise avec mon téléphone)
S COMME SERVICE DANS LES RESTAURANTS
chaque fois que je séjourne à new york, plusieurs choses pilantes (à la fois horri- et déso-) ne manquent pas de m’éplapourdir dans les restaurants: vous êtes tranquillement en train de manger, la serveuse vient constamment vous demander si tout va bien. évidemment au moment précis où vous avez la bouche pleine. vous avez à peine terminé qu’elle vous enlève vos assiette et services. vous n’avez pas terminé qu’elle vous enlève ce qu’elle juge inutile à la poursuite du repas. vous êtes en train de discuter tranquille en attendant la carte des desserts qu’elle vous apporte l’addition. et quand ce n’est pas le cas, il faut l’appeler pour la demander, alors qu’elle n’a cessé de venir vous déranger pendant le repas. autre chose: ici on ne supporte pas quand ce n’est pas énorme ou plein à ras bord. les américains ne semblent pas connaître la mesure. passe encore pour l’eau, mais le vin! tu demandes un verre de vin, c’est tout juste si tu arrives à le porter à ta bouche tellement il est plein. pareil pour le coca, c’est un demi-litre à chaque fois. les salades? un saladier. et le café small des starbucks!? vous avez envie de vous taper un demi-litre de café à chaque fois que vous voulez en boire un? et quand vous demandez un espresso (qu’il vous apporte dans une petite tasse, enfin!), il n’est pas bon. et j’exagère à peine. sans compter l’entrée qu’ils servent à ton compagnon de table, alors que toi, des clous pendant 10 minutes. sans parler des cocktails. je te raconte pas comment t’es bourré en sortant de l’apéro du soir. on va dire que c’est ce qui fait l’un des charmes de l’amérique (?)…
S COMME SKYLINE DE NUIT
une chose à faire absolument un soir, c’est se rendre par exemple à brooklyn (ligne 2, sortie clark st), marcher un peu jusqu’au brooklyn bridge park, sur l’east river, contempler (le sud de) manhattan by night, puis rentrer à pied en empruntant le pont de brooklyn ou de manhattan. magique.
T COMME TANGER OUTLET
sur long island, à la sortie de riverhead, explorez l’outlet local, tanger, sorte de complexe gigantesque regroupant des boutiques de créateurs au design identique aux « vraies » boutiques proposant pour la très vaste majorité des rabais extraterrestres. giorgio armani, ralph lauren, nike, oakley, victoria’s secret, timberland, gap, et beaucoup d’autres marques, pour la plupart inconnues de nous autres européens, se côtoient sur quelques hectares et proposent des articles (la plupart du temps de fins de série) avec des réductions allant parfois jusqu’à 80%. ce qui est sympa aussi, c’est que ces boutiques sont conçues selon le même concept que les boutiques « originales ». si bien que le client habitué n’est pas dépaysé. ce genre d’endroits ne date pas d’hier. au début des années 80, il y en avait déjà dans la banlieue parisienne. je me souviens, ça s’appelait « moins x % ». j’en avais visité un aussi aux alentours de florence. une vraie usine avec de vraies boutiques à l’intérieur. surréaliste, le truc. ça venait de milan en grosses bm pour remplir les coffres. je ne sais pas si ça existe toujours, mais j’ai dans l’idée qu’avec les crises et la paupérisation progressive et inéluctable de la population, ce genre d’endroits a dû proliférer.
Z COMME ZOO DU BRONX
le plus grand des trois zoos de new york (devant celui du queens et de manhattan). si vous aimez les zoos, prévoyez une journée pour tout voir. car l’endroit est, comme tout ici, gigantesque. nous on a vu l’essentiel en à peu près 5 heures. à voir dans le désordre: les gorilles, les hyènes, les girafes, les babouins, les tigres, les ours et les oiseaux de mer. nous avons loupé le monde des oiseaux, les bisons et le safari dinosaures (45 minutes de queue). pas grave, on a vu jurassic park.
le site officiel ici.
Z COMME ZOO DU QUEENS (FLUSHING MEADOWS CORONA PARK)
pas grand-chose de spectaculaire si ce n’est le dôme géodésique de ce qui fut le pavillon churchill à l’exposition universelle de new york de 1964-65 et qui fut démonté puis remonté pour servir de volière. impressionnante, elle abrite des espèces d’oiseaux et de perroquets magnifiques.
le site officiel ici.
Commentaires récents