
l’art nouveau à la pinacothèque
en parallèle à l'exposition sur tamara de lempicka, qui se déroule dans la seconde aile de la pinacothèque, se tient, également jusqu'au 8 septembre, la première rétrospective française (depuis 1960) de cet art de la liberté apparu à la fin du 19ème siècle en réaction à…
… l'industrialisation galopante et aux codes hiératiques de l'académisme: l'art nouveau.
pensé comme un art total affranchi de tout carcan, se déclinant partout, aussi bien dans la peinture que sur les bijoux et la verrerie, les meubles et l'architecture, l'art nouveau s'affranchit de l'austérité des règles par l'interpénétration de tout en tout et met en avant la sensualité par ses références à la femme et à la nature.
ainsi le classicisme est chassé pour laisser place à une fantaisie dont la ligne courbe sera l'omniprésente représentante. le mouvement se répand telle une traînée de poudre dans toute l'europe et jusqu'aux états-unis, revêtant des noms différents – notamment jugendstil (allemagne), tiffany (amérique), sezessionstil (autriche), nieuwe kunst (hollande) ou encore stile liberty (italie) – et une quantité impressionnante d'artistes y contribueront. ainsi émile gallé, rené lalique, alfons mucha (même s'il était tchèque) et hector guimard pour la france, victor horta pour la belgique, mais aussi antoni gaudí pour l'espagne (que dis-je, la catalogne!) et gustav klimt pour l'autriche, sans oublier louis comfort tiffany pour l'amérique, pour ne citer que les plus connus, feront de l'art nouveau un mouvement mondial en une petite dizaine d'années. car on estime que vers 1905, l'art nouveau avait atteint son apogée, même si ses manifestations continueront encore une bonne quinzaine d'années.
triomphant à l'exposition universelle qui se tient à paris en 1900, ses détracteurs commencent néanmoins à qualifier le style de nouille, dénonçant la mollesse des ornements et des lignes courbes. les critiques méprisantes seront telles que certains fondateurs s'en distancieront et que le mouvement faiblira pour évoluer vers des lignes moins sophistiquées, au point de devenir plus géométrique et finalement céder sa place à l'art déco officiellement dès 1925.
l'exposition de la pinacothèque présente, en se concentrant sur les créateurs du mouvement, plus de deux cents objets (à l'exception de l'architecture) qui ont bouleversé et révolutionné le mode de pensée d'une société qui vivait sur les préceptes de l'académisme et du classicisme depuis trois siècles.
pour les adeptes du style, cette expo est à voir séance tenante. un conseil: couplez les billets et voyez les deux expos (celle-ci et celle sur tamara de lempicka) dans la foulée. un vrai bonheur.
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