avril 05

je vais mieux

Je vais mieux

l'histoire
lors d'un déjeuner dominical entre amis, édouard, marié à élise et père de deux grands enfants, se rend compte qu'il a mal au bas du dos. cette douleur persistante occupe très vite toute son attention, au point de…


… l'obséder et de le pousser à consulter tous les médecins et spécialistes de la place. malgré les radios, les irm, les traitements, et même une magnétiseuse, rien n'y fait. la douleur ne s'estompe pas. et si elle était le signe avant-coureur d'un changement en profondeur?

l'avis
ne dit-on pas "en avoir plein le dos"? l'expression, comme beaucoup d'autres dans la langue française, est symptomatique d'une réaction somatique à un problème. le narrateur vit en apparence une vie tranquille et heureuse, disons sans histoire, bon d'accord pleine de faux semblants, tendance ennuyeuse (il s'en rendra compte plus tard). on comprend assez vite ce qui ne tourne pas rond dans sa vie. mais lui met un temps fou à le réaliser.

je vais mieux est le roman de tout le monde, ou en tout cas de pas mal de gens. c'est un roman extrêmement contemporain dans la mesure où il parle de maux que nous subissons tous à des degrés divers et auxquels on s'identifie immédiatement: stress, conflits, familiaux ou professionnels, non résolus, petites lâchetés, petites humiliations, hypocrisie ordinaire… la liste est longue et se résume finalement en deux mots: burn-out, celui qui nous guette tous à un moment ou à un autre. certains le combattent à temps, d'autres pas et se laissent entraîner dans une spirale. le narrateur s'acharne à vouloir trouver une solution pour soulager sa douleur, donc à régler ce problème qui lui bouffe la vie. et c'est ce qui va le sauver, car au gré de ses consultations, il finit par découvrir l'origine de son mal(-être) et fait des rencontres, notamment une qui va changer sa vie.

la morale de cette histoire? il y en a autant qu'il y a de cas, et chacun y trouvera peut-être la sienne. quoi qu'il en soit, il faut reconnaître que encaisser en silence n'a jamais résolu quoi que ce soit. donc, un pétage de plomb, une engueulade, un coup de gueule, bref sortir ses tripes et dire ce qu'on a sur le coeur, de temps en temps, ça peut être bénéfique (la scène de la "vraie" rupture est, à ce titre, très symptomatique). car comme disait le poète: pet contenu, furoncle au cul…

comme toujours avec david foenkinos, le style est léger, malgré le sujet grave, l'écriture extrêmement fluide, et le livre se lit avec plaisir. et comme toujours, je suis sorti de ce roman avec un petit sourire d'intelligence. de ces sourires qui mettent un peu de temps à s'effacer.