février 26

eileen gray au centre pompidou

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celle dont le grand public ne connaît finalement qu’une table d’appoint (en étant persuadé que c’est…


… un meuble ikea) et qui créa pourtant bien d’autres objets emblématiques (sans qu’on puisse dire qui en est l’auteur), celle qui admirait le corbusier à mots couverts (c’était réciproque) et qui se tourna vers l’architecture dans les années 20 au contact de jean badovici, celle qui commença sa carrière en créant des objets laqués et qui, à 95 ans passés, continuait d’avoir des idées, celle qui, l’esprit farouchement indépendant, ne respecta jamais les règles, concevant édifices et objets selon ses propres besoins et qui fit de la simplicité une règle de vie, celle qui fut irlandaise de naissance et parisienne d’adoption… eileen gray, donc, la grande eileen gray, fait l’objet d’une passionnante rétrospective au centre georges pompidou, à paris, jusqu’au 20 mai 2013. mais qu’est-ce que vous attendez pour y courir?

elle ouvre une galerie d’art rue du faubourg saint-honoré à paris en 1922. au rez-de-chaussée se trouve l’espace exposition-vente de pièces de mobilier, de tapis et de projets de décoration d’intérieur. au sous-sol, elle a installé un atelier de tissage. la créatrice s’entoure des artisans les plus talentueux du moment et sa clientèle se compose d’aristocrates, de couturiers, de financiers et de mécènes. elle fermera sa galerie 8 ans plus tard pour se consacrer notamment à des projets plus personnels. comme la villa e 1027 (projet qu’elle a réalisé avec son partenaire d’alors, jean badovici, dès 1926), dont le nom est une combinaison à la fois ludique et complexe du prénom et du nom de chacun des deux intervenants dans le projet: e pour eileen, 10 pour le j de jean (10ème lettre de l’alphabet), 2 pour le b de badovici (2ème lettre de l’alphabet) et 7 pour le g de gray (7ème lettre de l’alphabet). unité organique dotée d’une âme, e 1027 est « un modèle de modernité sensible », les auteurs souhaitant que « l’homme retrouve dans la construction architecturale la joie de se sentir lui-même, comme en un tout qui le prolonge et le complète ». en 1931, elle se lance dans la construction de tempe a pailla, sa propre maison. elle réalisera un dernier projet d’architecture à l’âge de 76 ans, lou pérou, non loin de st-tropez.

elle aurait pu être la soeur de charlotte perriand, mais si le nom de le corbusier est évoqué à plusieurs reprises dans l’expo, pas une seule fois le nom de sa consoeur française n’est cité. toutes les créations de la lauréate du « royal designer for industry », titre décerné par la british society of arts, sont là: ses meubles
bien sûr, mais aussi ses premières oeuvres, peintures sur bois laqués, paravents, tables, qu’elle réalise à paris avec son partenaire des débuts, le laqueur japonais seizo sugawara, mais aussi les plans des trois maisons qu’elle dessine, jusqu’à des éléments domestiques tels qu’appliques ou prises électriques multiples…

vous auriez tort de vous priver d’une telle (re)découverte…

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fauteuil transat

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meuble de rangement

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console à tiroirs
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fauteuil bibendum


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divan


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paravent en liège


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tapis

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applique


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de gauche à droite: siège-escabeau-porte-serviettes, table basse, meuble à pantalons, tabouret, chaise basse.

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prise électrique multiple avec interrupteurs