janvier 29

goudemalion: jean-paul goude, une rétrospective

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c'est la toute première rétrospective consacrée à ce brillant "faiseur d'images" né d'un père parti travailler à new york et d'une mère danseuse américaine, et dont on ne connaît qu'une petite partie de l'oeuvre. dans un décor grandiose à la démesure de l'artiste, l'expo retrace son parcours depuis plus de 40 ans, dès les années 1960 où il fait ses débuts comme illustrateur pour marie-claire, dim ou le printemps (le dessin ci-dessus est un tout petit détail d'une immense frise (les minets) qu'il réalise en 1964 pour le magasin brummel à paris), puis en 1969 comme directeur artistique…


… du mythique magazine de mode américain esquire à new york. dessinateur, photographe, illustrateur, vidéaste, mais surtout visionnaire, goude a créé un style inimitable et a vu son style exploser dans les années 1980 avec des muses comme farida (top model d'azzedine alaïa) et bien sûr grace jones (dont il fut le pygmalion) qui lui permettent d'explorer son thème favori (et qui trouve dans ces années-là un terreau fertile): le multiculturalisme.

on ne se rend absolument pas compte de la richesse et de la diversité de l'oeuvre de ce type: une créativité, un avant-gardisme et une liberté de ton incroyables, un humour, un politiquement inccorect et un trait qui n'appartiennent qu'à lui, un travail qui se déploie dans le monde entier et se décline dans la musique, la mode, la publicité et le monde du spectacle.

l'expo laisse également une large place à son travail sur le défilé du bicentenaire de la révolution française – il fallait la taille du musée des arts déco pour accueillir la locomotive qui ouvrit le défilé – et auquel j'ai failli assister, mais que j'ai finalement vu à la télé, vu le peuple et le retard. cela dit, j'ai toujours dans la tête, 22 ans plus tard, l'un des thèmes musicaux qui accompagnait ces immenses poupées noires tournoyantes, dont les crinolines cachaient en fait des chariots à roulettes mécanisées, et dont l'une accueille le visiteur à l'entrée du musée.

dans les pièces alcôves de la rue de rivoli se trouvent six installations destinées à réactiver les séquences les plus fortes de sa vie et de son œuvre: toukie, les galeries lafayette, grace jones (et citroën), les ektas découpés, le mobilier-néon et chanel. et une danseuse semblant à certains moments flotter au-dessus du sol assure à d'autres un spectacle étrange devant un miroir…

à voir absolument.

musée des arts décoratifs, jusqu'au 18 mars 2012, 107, rue de rivoli, 75001 paris, ouvert du mardi au dimanche de 11h à 18h, jeudi jusqu'à 21h, fermé lundi. entrée: € 9,50.