septembre 19

les voca people

Voca people

huit habitants de la planète voca échouent sur terre avec leur vaisseau. pour repartir, ils ont besoin d'énergie. et pour eux, l'énergie c'est la musique. ils vont donc établir le contact avec les terriens en passant en revue une grande partie des styles et courants musicaux de la terre depuis l'apparition de l'homme, et retrouver par ce biais cette énergie indispensable à leur voyage de retour…


voilà ce que les scénaristes appellent la prémisse et les publicitaires l'énoncé du concept. dans le cas de  ce groupe vocal, cet énoncé est plutôt original (quoique je me réjouis de voir comment ils vont le décliner dans le temps, ce concept).

résultat, un spectacle haut en couleurs, même si les protagonistes sont tout de blanc vêtus, et cela de la tête aux pieds (des gants pour les mains, un maquillage pour le visage et une capuche moulante pour la tête qui leur donne des airs de spermatozoïdes). un spectacle participatif, comme dirait la mère royal, au cours duquel le public se plie de bonne grâce (contraint forcé) aux facéties de ces clowns chantants qui n'hésitent pas à descendre dans la salle pour se mêler au peuple de la terre (et accessoirement faire rire à leurs dépens).

dans l'ensemble, si j'ose ce jeu de mots, rien à dire. le son est parfait et les voca sont des pros. totalement maîtrisé, leur spectacle est mené par coeur et tambour battant de bout en bout. pas une seconde de répit, pas une minute d'ennui. ils sont raccord sur tout et quand beat on et scratcher nous font le coup du club d'ibiza à deux, je peux vous dire que ça déchire grave. musicalement, les arrangements pour 6 voix (la plupart des musiques modernes étant écrits pour une, voire deux voix) sont des morceaux de bravoure auxquels ils ont ajouté la rythmique (beat on) et toutes sortes de bruits qui viennent enrichir l'harmonie (scratcher). la seule chose qui m'ait un peu dérangé, c'est qu'ils sont tous amplifiés, chaque chanteur en effet assurant le spectacle un micro à la main. avec la réverb notamment, facile d'impressionner son monde me direz-vous. j'irais même jusqu'à dire que la moitié, sinon plus, de "l'effet voca people" provient de cela. il serait intéressant de les écouter unplugged (et il y a fort à parier que ça n'aurait pas la même gueule). cela dit, le message – aimons-nous les uns les autres au travers de cette richesse positive et universelle qu'est la musique – est clair. si bien qu'on sort de là avec une pêche d'enfer car le spectacle instille une bonne humeur qui fait un bien fou!

les groupes vocaux contemporains ou jazzy a cappella sont légion, les voca people ne sont pas les premiers et ne seront pas les derniers à faire de la musique en tous genres sans instruments (on se souvient des double six, dans les années 1960 ou des tsf dans les années 1980-90, pour ne citer que ceux-là). d'origine israélienne, les voca se composent, comme les stomp, de deux formations: une pour l'europe, l'autre pour les états-unis. c'est lior kalfo (créateur et directeur artistique) et shai fishman (compositeur et arrangeur) qui ont créé le concept en 2008 en réunissant huit (seize) chanteurs-acteurs qu'ils font tourner dans le monde entier. and now the cast: boaz ben david et chen zimerman (beat on); inon ben david et ofir tal (scratcher); eyal cohen et shimon smith (tubas); gilan shahaf et ashot gasparian (tenoro); adi kozlovsky et maya pennington (alta); naama levy et vered sasportas (mezzo); oded goldstein et moran sofer (bari-tone); rahmin liraz et alona alexander (soprana). en ce moment, ils se produisent au théâtre bobino à paris (rue de la gaîté, à un pas et demi de montparnasse).

les lieux, les dates, les gens sont ici.