lily

je la vois passer presque tous les jours devant les fenêtres de mon bureau. et comme mon bureau est en demi-sous-sol et que je suis pratiquement au niveau du trottoir, je suis bien placé pour la voir arriver de loin. et à chaque fois…


… que je l'aperçois, j'ai le sourire aux lèvres. elle ne me voit pas car, de son côté, la vitre renvoie le reflet de la rue. j'ai beau lui faire des signes, rien n'y fait. et même si elle me voyait, elle passerait sans même me jeter ne serait-ce qu'un regard. et pourtant, elle sait que je suis là. un jour, elle venait d'emménager dans l'immeuble de mon bureau, je me suis même risqué à demander son nom. "lily", me suis-je entendu répondre. lily… c'est chou lily. j'ai eu envie ce jour-là de la prendre dans mes bras et de lui faire des bizoux, mais je n'ai pas osé. il faut dire qu'elle faisait à peine attention à moi. elle marche souvent d'un pas tranquille. surtout quand il fait chaud. c'est que ça ne doit pas être une partie de plaisir de se déplacer quand on est à quinze centimètres du sol et qu'on a une moustache comme la sienne. ah oui, j'ai oublié de préciser: lily est une teckel à poils durs de 8 ans. et comme l'écrasante majorité des teckels, "je ne te connais pas, donc je ne te fais pas la fête". c'est tout juste si elle daigne accepter quelques papouilles. mais pas plus, on n'est pas du même monde. n'empêche, elle est chou, lily. elle a été recueillie à la spa par sa maîtresse. une seconde chance, quoi. et ça, ça me parle vachement parce que ça me rappelle bob. j'avoue, je ne suis pas très objectif, question teckels.