
les king’s singers à paris
dans le cadre de leurs quelque cent-vingt concerts annuels (ils sont en belgique et en hollande ce week-end, et de nouveau en france, à cannes, mardi prochain), les king's singers étaient à paris mardi dernier (19 janvier) à la salle gaveau, à paris.
le thème de la soirée – will you won't you join the dance? – comprenait des pièces de compositeurs aussi divers que…
… schubert, janequin, poulenc, saint-saens, byrd, morley ou ravenscroft. fidèles à leur habitude et au niveau exceptionnel d'interprétation qu'on leur connaît, les six chanteurs n'ont pas donné dans le facile, suivant une structure de concert bien rodée: une partie d'une heure avec partition, une partie de 45 minutes sans, pour près de deux heures de concert éprouvantes (pour eux) et magiques (pour le spectateur).
la première partie est "sérieuse" et les pièces qui la composent, parfois d'une difficulté incroyable (qu'ils interprètent bien sûr avec une apparente facilité), tant au niveau des harmonies qu'au niveau des rythmes, permettent d'appréhender leur fabuleuse qualité d'ensemble.
mais, comme souvent (c'était le cas à lucerne, ça l'était aussi à paris), et c'est ce qui fait leur réputation et les rend immédiatement sympathiques, la seconde partie est plus "burlesque", les chanteurs, affranchis des partitions, se permettant des mimiques, des pas de danse, bref une "interprétation" plus seulement vocale mais aussi gestuelle des pièces. ce qui ne manque jamais de faire rire le public, en l'occurrence parisien, totalement acquis à leur cause. cette seconde partie a démarré par une belle surprise – un chant zoulou, commandé par les singers à un compositeur sud-africain – suivie par des pièces telles que la valse à mille temps, de jacques brel, véritables morceaux de bravoure. d'une part parce qu'elle est, pour l'occasion, réarrangée pour six voix (deux chantant les paroles, les quatre autres assurant la rythmique) et d'autre part car on ne peut qu'admirer, de la part de non-francophones, la maîtrise de la diction, vu le rythme infernal que prend très vite la chanson. il y a aussi des pièces désopilantes, comme le quadrille du homard, de gyorgy ligeti, où les six chanteurs se lâchent un peu plus (faisant au passage hurler de rire le public), mais toujours avec une économie d'effets toute britannique (mais qui fait mouche à chaque fois) et un degré de difficulté in-vrai-sem-bla-ble. "will you walk a little faster? said a whiting to a snail, there's a porpoise right behind us, and he's treading on my tail." (pourrais-tu marcher un peu plus vite, dit un merlan à un bigorneau. il y a un marsouin juste derrière nous, et il marche sur ma queue.) sont les premiers mots de cette dernière pièce du concert qui donne toute sa justification au thème du concert puisque le merlan finit par demander au bigorneau "will you won't you join the dance?"…
the lobster quadrille était le dernier morceau de ce concert retransmis en direct sur radio classique… juste avant les quatre rappels, public debout, scandant le retour des chanteurs comme s'il s'agissait de rockstars. surprenant pour une salle comme la salle gaveau, qu'on imagine plus habituée à des soirées feutrées qu'à des déchaînements de foules.
à l'issue du concert, business oblige, les chanteurs ont dédicacé leurs disques en vente dans le hall d'entrée, et discuté un moment avec leurs fans. j'ai le plaisir depuis peu d'en faire partie. aussi, en bonne midinette que je suis, je me suis frayé un passage dans cette foule compacte pour aller féliciter ("j'aime beaucoup ce que vous faites" ;O)) david hurley le haute-contre (je lui ai demandé pour la seconde fois de me dédicacer le programme au nom d'"oxymore", mon quatuor renaissance), stephen connolly le basse (mon héros) et paul phoenix le ténor…
de purs moments de bonheur…
pour tout savoir sur les king's singers, rendez-vous sur leur site.
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