octobre 11

cendrillon

Cendrillon
 
ballet en trois actes mis en musique par sergueï prokofiev,
d'après le conte de charles perrault, chorégraphie michel kelemenis, direction musicale michel béran, avec le ballet du grand théâtre de genève. du 6 au 11 octobre 2009, 90' sans entr'acte, grand théâtre de genève.

on connaît l'histoire: une jeune fille née du premier mariage de son père est victime, lorsque ce dernier se remarie, de la méchanceté de sa nouvelle belle-mère et de ses deux belles-soeurs. mais, au grand dam de ces dernières, elle…

… rencontrera quand même l'amour en la personne d'un prince (charmant comme il se doit) car c'est elle la plus pure et la plus belle nananananèreu…

comme bon nombre de productions du grand théâtre (et de tout théâtre ou opéra qui se respecte aujourd'hui), les auteurs n'ont pas fait dans le faste et la reconstitution à la walt disney et c'est très bien. adieu donc château, carrosse et salle de bal, bonjour symbolisme (l'affiche du spectacle donne d'ailleurs le ton) et sobriété. à commencer par la chorégraphie, plus contemporaine que classique (quoique), et dont le style décomplexé n'était pas exempt d'humour: notamment la scène du coup de foudre au bal ou le défilé des prétendantes, auquel participaient aussi les garçons, travestis…

ce spectacle m'a fait penser par moments, par son approche, à ceux d'une troupe de théâtre londonienne qui avait lancé, au tout début des années 1980, le concept shakespeare in blue jeans. le but recherché était double:
montrer que william shakespeare était un auteur moderne et se débarrasser des
détails pour forcer le spectateur à se focaliser sur le texte. hier, décors et costumes suivaient un peu la même logique: un tronc d'arbre, un escalier en trois morceaux, deux toiles figurant une forêt et apparaissant au gré de l'histoire, appuyaient le propos et permettaient de se concentrer sur l'essentiel. quant aux costumes, simples et d'aujourd'hui, achevaient de donner à ce ballet une touche résolument contemporaine. à ce propos, le dernier tableau – cendrillon nue ceinte à la taille d'un immense carré de toile – était de toute beauté.

la musique, forcément très moderne (prokofiev était un homme du 20ème siècle), ressemble furieusement, et de bout en bout, à une musique de film. ou serait-ce l'inverse? en tout cas, elle n'est pas de celles qu'on connaît sans la connaître, si vous voyez ce que je veux dire. comme peuvent l'être par exemple un mariage de figaro ou une traviata, dont on connaît certains airs célèbres, qu'on est capable de siffler mais dont on ne sait jamais dire de quelle oeuvre ils sont tirés. cendrillon ne (me) semble être connue que des connaisseurs, même si certains passages "sonnent" familiers. mais là encore, méfions-nous de l'effet "musique de films".

pour conclure, spectacle très agréable, surprenant (notamment avec une cendrillon asiatique) et court (ce qui n'est jamais mauvais quand, même bien enfoncé dans son fauteuil, on a les genoux qui touchent le dossier de devant). j'allais vous conseiller d'y aller, mais haha, où ai-je la tête, dit-il en se tapant le front du plat de la paume et dans un claquement sec: la dernière a lieu ce soir.