les bizarreries des emprunts linguistiques…

il est naturel qu’une langue emprunte des mots, des
expressions, des tournures à une autre langue. c’est ainsi notamment qu’une langue évolue et s’enrichit. cela se fait depuis la nuit des
temps. hier au gré d’invasions, notamment, aujourd’hui d’une immigration que d’aucuns
aimeraient (et vont sûrement) contrôler à coups de tests adn. mais là n’est pas
le propos. les emprunts, donc, ou plutôt la manière dont on adapte à notre sauce
des mots étrangers empruntés, sont parfois amusants. les mots italiens…

… sont un bel exemple. allez savoir pourquoi, nous autres
francophones avons du mal avec les pluriels des mots de la langue de dante. qui
en effet oserait demander "deux espressi" ou "trois
capuccini" sans paraître pédant? de même, nous préférons boire des espressos "bien
français". quelle star clamerait qu’elle s’est fait surprendre les seins
nus à st-trop’ par un "paparazzo"? vous vous voyez commander un
"panino"? personne ne songerait à crier "brava!!" à une
cantatrice talentueuse. le pluriel "soprani" est dans le
dictionnaire, mais beaucoup lui préfèrent "sopranos" ou même
"sopranes", comble de ce même snobisme à la française qui fait
prononcer beethoven "beethov" ou monte-carlo "monte-carle". tout comme "scénario" dont
le pluriel "scénarii" est qualifié de rare par le dico. il est
d’ailleurs amusant (mais pas surprenant) de constater que les mots italiens
employés en français touchent souvent au domaine de la cuisine. que penser par
exemple des très drôles pluriels français "lasagnes" ou "spaghettis", qui sont, si on y réfléchit deux secondes, des pluriels au pluriel?
mais dans ce cas, faut-il mettre la marque française du pluriel (le
"s", donc, pour celles et ceux qui ne suivraient pas) quand on parle
des "giamarchi"? non, et pour deux raisons: giamarchi est déjà une marque de pluriel ("les
jean-marc"). je vous entends déjà arguer que ravioli aussi et pourtant on
lui ajoute un "s" quand il y en a plusieurs. c’est là où je sors de
mon chapeau la seconde raison: en français, à trois exceptions près – les noms d’habitants, les noms de pays et les noms de personnes illustres -, les noms
propres sont invariables…