août 12

musée magritte, bruxelles

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il n’est ouvert que depuis juin 2009, mais ça faisait plus de 35 ans que je voulais le visiter, tout comme la ville où il se trouve. c’est là qu’est réunie la plus grande collection au monde des oeuvres du peintre, plus de 200 huiles, gouaches, dessins, sculptures, affiches publicitaires, photos et films réalisés par l’artiste.

né en…


… 1898, rené magritte s’installe à bruxelles en 1914 pour s’y former à l’académie des beaux-arts. il y rencontre georgette berger qui deviendra sa muse, pratiquement son unique modèle et son épouse dès 1922, et qu’il ne quittera plus jusqu’à sa mort en 1967. intéressé par le constructivisme durant ses années d’études, il recevra un choc en voyant une photo d’une oeuvre de giorgio de chirico. c’est le début de son aventure surréaliste. il ira habiter la banlieue parisienne où il fréquentera andré breton, paul éluard et les autres, groupe dont il finira par s’affranchir pour retourner à bruxelles fonder, avec son frère paul, une agence de publicité (studio dongo). plus tard, il dira détester la publicité (« je déteste mon passé et celui des autres. je déteste la résignation, la patience, l’héroïsme professionnel et tous les beaux sentiments obligatoires. je déteste aussi les arts décoratifs, le folklore, la publicité, la voix des speakers, l’aérodynamisme, les boy-scouts, l’odeur du naphte, l’actualité et les gens saouls…« ). le parcours de l’exposition est d’ailleurs parsemé de ses citations gravées dans les murs (« le progrès est une idée saugrenue » ou « l’art non figuratif n’a pas plus de sens que l’école non enseignante, que la cuisine non alimentaire, etc.« ).

magritte explorait sa créativité sous toutes ses formes et refusait de s’enfermer dans un style. lorsqu’il quitte le surréalisme pour créer son propre langage pictural, les surréalistes disent de sa peinture (celle que l’on connaît aujourd’hui) qu’elle est devenue « bourgeoise ». magritte, bourgeois… artiste libre, il se fichait éperdument du prix auquel son agent new-yorkais vendait ses toiles vers la fin de sa vie, cherchant inlassablement à faire ce qui n’avait jamais été fait (« les surréalistes cherchaient comment peindre différemment. de chirico cherchait à savoir ce qu’il faut peindre« ). à commencer par les titres de ses toiles qu’il confiait à un « comité » de ses amis (louis scutenaire, irène hamoir, jacqueline nonkels-delcourt ou encore harry torczyner) qui se réunissaient le dimanche soir et proposaient des noms qui n’avaient souvent, dans leur veine poétique, rien à voir avec le sujet. il arrivait même que certains tableaux soient affublés du même titre et que le même tableau porte des noms différents.

pendant et après la seconde guerre mondiale, magritte se lance dans un impressionnisme « joyeux » qu’il appelle le « surréalisme en plein soleil ». le résultat sera vertement critiqué par andré breton et son agent lui conseillera vivement d’arrêter cette « exploration » pour revenir à son style « d’avant ». déçu par l’accueil plus que mitigé que le monde réserve à cette tentative, mais pas idiot, magritte fera machine arrière.

ce qui est intéressant, dans ce musée à voir absolument, ce sont les oeuvres que l’on n’a jamais vues. et il y en a pas mal, surtout celles issues de périodes moins connues, parce que moins commerciales, et donc, forcément, moins diffusées.

musée magritte museum, musées royaux des beaux-arts de belgique, 1, place royale, 1000 bruxelles. ouvert tous les jours sauf le lundi de 10h00 à 17h00. site du musée ici.