casse-toi, pauvre con!

la scène se passe samedi matin, au salon de l’agriculture à paris. nicolas sarkozy traverse la cohue visiblement stressé mais tout sourire, passant de stand en stand entouré de caméras et de micros. l’exercice, quasi quotidien, n’a plus de secret pour lui. soudain, un homme, refusant de lui serrer la main, lui dit: "oh non, touche-moi pas, tu me salis!". et le chef de l’état français de lui rétorquer: "casse-toi alors, pauvre con!" on s’en doute, la phrase a immédiatement soulevé une polémique, pour ne pas dire une vague de protestations. l’ex-garde des sceaux robert badinter a estimé que la fonction de chef de l’état exige réserve, distance et modestie, qu’on n’empêchera jamais ce genre de provocations et d’insultes, et que l’homme politique, à plus forte raison le président de la république, doit être préparé à y répondre immédiatement et de façon adéquate. françois hollande a jugé insupportable que le président manque à tous ses devoirs et ne soit pas exemplaire . côté ump, les réactions se rangent évidemment du côté du président. jean-pierre raffarin y voit un dialogue direct et viril, "d’homme à homme". brice hortefeux trouve "très bien que le président de la république s’exprime comme chaque français". personnellement, n’en déplaise aux convaincus (sans jeu de mots), je trouve sidérant qu’un président fasse preuve d’une telle vulgarité, dégradant chaque jour un peu plus la haute idée que tout un chacun, électeur de surcroît, est en droit de se faire de la fonction présidentielle. sarkozy devrait prendre garde que ce genre de phrase ne se
retourne un jour contre lui…