
lalo schifrin
l’homme
boris claudio – dit lalo – schifrin est né à buenos aires en 1932. pianiste, chef d’orchestre, compositeur, arrangeur, il est célèbre pour ses musiques de films (bullitt, l’inspecteur harry…) et de séries télévisées (mannix, starsky et hutch et surtout mission impossible). de formation classique…
… il se rend à paris au début des années 1950 et y devient pianiste de jazz. à la fin des années 1950, il retourne en argentine, y joue avec des musiciens comme gato barbieri puis est engagé par le trompettiste dizzy gillespie pour jouer dans son quintette à new york. là, il devient aussi rapidement compositeur pour la mgm.
le concert
accompagné par l’orchestre de la suisse romande (en smoking, donc) et par un trio de musiciens de jazz professionnels – le trompettiste/tromboniste australien james morrison, le contrebassiste français pierre boussaguet et le batteur australien gordon rytmeister – le vieux briscard (75 ans tout de même) a la pêche, comme directeur d’orchestre mais également comme pianiste. le programme comprend des morceaux composés par lui-même ou par d’autres (gershwin, fauré ou moises simon) mais qu’il a bien pris soin d’arranger « à sa sauce ». si bien qu’une pièce qui « partait classique » se trouvait tout à coup interrompue par un rythme jazzy, avec solos de trompette ou de batterie, quelques notes ludiques et puis s’en revenait à la rigueur de la partition initiale. résultat, une musique prenante et surprenante, toujours à prendre l’auditeur-spectateur à contre-oreille. et, dans cette salle remplie de personnes d’un âge certain, cette salle plutôt académique où ont lieu nombre de concerts classiques (où j’ai d’ailleurs moi-même chanté deux fois, dont le requiem de mozart), devant ces musiciens habillés comme à l’opéra (y compris le trio), on se prenait à dodeliner au rythme de cette musique qui n’était pas sans rappeler les comédies romantiques hollywoodiennes des années 1950. au
détour d’une phrase, on apercevait ici audrey hepburn, là cary grant. cette musique était empreinte de nostalgie et de cinéma, le tout enrobé d’un charme fou qui n’excluait nullement la rigueur. les musiciens qui l’accompagnaient étaient en effet tous des pros. pas un seul couac ni un seul contre-temps. c’était réglé comme du papier à musique, pour le plus grand bonheur d’un public qui a fait à cet homme d’une fraîcheur incroyable une standing ovation et lui a demandé, excusez du peu, 4 rappels. pour le premier, il a joué mission impossible. c’était l’extase dans la salle, c’est tout juste si le public (on connaît les genevois) dansait comme s’il s’agissait du dernier hit du top 50. il faut reconnaître qu’entendre ce thème si génial et mondialement célèbre interprété par le compositeur himself et un orchestre symphonique, ça avait quand même une sacrée gueule. il fallait s’y attendre, le concert, qui devait être court (2h avec entracte), a duré une demi-heure de plus avec 40 musiciens se croisant les doigts (avec le sourire il est vrai) en écoutant ce quartet à une seconde et demie de créer la ola dans une salle en délire… moment plus que sympa…
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