trésors engloutis d’égypte

Posted by pierregiamarchi1 on 22 février 2007 in Expos

les trésors engloutis d’égypte, grand palais, paris, depuis le 9 décembre 2006 jusqu’au 16 mars 2007, entrée 10€

l’endroit est splendide (mini-album « grand palais » à venir prochainement), mais encore inachevé. l’exposition s’étale sous l’architecture second empire de la coupole, mélange tout en dentelle de poutres métalliques et de verre, un peu comme une voilière dont nous serions les oiseaux…

… l’exposition offre au regard près de 500 objets exceptionnels (sortis d’égypte pour l’occasion, grâce à un accord avec le gouvernement égyptien) découverts depuis 1991 au cours de fouilles sous-marines menées par une équipe d’archéologues dirigée par franck goddio. elle retrace 1600 ans de l’histoire égyptienne – des derniers pharaons à alexandre le grand, des conquêtes helléniques à l’empire romain et de l’ère chrétienne à la montée de l’islam -, c’est-à-dire du viiie siècle avant notre ère au viiie siècle de notre ère.

le contenu
énormément de petites pièces, vases, bols, bijoux et ornements, et quelquesgrandes – dont trois statues de 7 ou 8 mètres de haut, une stèle noire dans un état de conservation invraisemblable, une grande stèle de 6 mètres de haut et 15 tonnes (la plus grande de l’expo), et des naos (mini-temples dans lesquels était placée une statue représentant un dieu). tous ces objets témoignent de l’importance des trois cités légendaires que sont le port antique d’alexandrie et ses quartiers royaux, la cité perdue d’héracléion et canope qui, dans l’antiquité,
comptaient parmi les plus réputés des centres de commerce, de science, de culture et de religion. l’exposition est très complète et très bien documentée (vidéo, mais aussi cartes, panneaux et commentaires audio retraçant les fouilles).

le travail
à mesure que l’on progresse, on comprend l’incroyable travail entrepris par les équipes depuis 16 ans pour dégager les vestiges des sables sous-marins à l’aide d’aspirateurs, les sortir de l’eau, les nettoyer et les restaurer. pour les 3 statues, par exemple, ce processus a duré pas moins de 2 ans! l’exposition est donc également un voyage spectaculaire dans l’univers des plongeurs et archéologues sous-marins. Le travail d’excavation se déroule exactement comme sur terre – quadrillage des zones à fouiller, etc. – sauf qu’ici il est ralenti, et compliqué, par l’eau et la (très mauvaise) qualité de l’eau.

l’impression
un seul reproche: une telle expo nécessiterait deux fois plus d’espace, tellement l’information est riche et les pièces présentées sont nombreuses. les visiteurs sont les uns sur les autres et le parcours, manquant de rigueur, tend à perdre de l’intérêt passionnant qu’il a et qu’une « ambiance », tant sonore que « scénique », parvient à créer dès les premières minutes de la visite. de même, les vitrines horizontales où sont notamment montrées les maquettes des lieux de fouilles ne sont pas protégées par des vitres antireflet. résultat, quand on se penche pour regarder, on ne voit que la verrière de la coupole qui surplombe. un détail auquel les concepteurs d’expo devraient penser systématiquement. dommage. heureusement, le sujet et la maestria avec lequel il est abordé et traité rattrapent largement ces petites déceptions… amateurs d’archéologie, précipitez-vous. les autres… précipitez-vous!