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la maison d’anne frank…
anne frank naît à francfort-sur-le-main le 12 juin 1929. son voeu le plus cher est de devenir journaliste et écrivain célèbre.
1933, devant la montée du nazisme, les frank émigrent à amsterdam où le père, otto, monte deux entreprises: l’une prépare des mélanges d’herbes et d’épices pour la charcuterie, l’autre livre de la paraffine pour les confitures. l’immeuble, au 267 prinsengracht, comprend 2 maisons construites en…
… enfilade perpendiculairement à la rue: magasin, bureaux et grenier dans la première, entrepôt et cachette dans la seconde.
l’impression d’enfermement est immédiate lorsqu’on entre dans la seconde partie de l’immeuble: couloirs étroits, escaliers très escarpés, petites pièces non meublées (à dessein car la présence de meubles rendrait toute circulation impossible, tant les pièces sont petites). on entre dans la partie clandestine de la seconde maison par une porte dissimulée derrière une bibliothèque, les murs sont nus (à l’exception de ceux de la chambre d’anne, où sont encore collés quelques photos de stars de cinéma qui apporteront un peu de joie à la jeune fille durant sa réclusion), la lumière est blafarde et les fenêtres sont cachées par des stores noirs, recréant en partie l’atmosphère de l’époque et laissant deviner comment l’adolescente et sa famille ont pu vivre deux années durant. dans chaque pièce de la maison, un petit panneau explicatif retraçant, souvent par des citations, le cheminement intérieur de la jeune fille durant ses 2 années de « captivité », de juillet 1942 à mai 1944.
c’est au début de cette période qu’anne commence son journal. peu avant d’être déportée, elle entend à la radio une allocution d’un ministre hollandais poussant au devoir de mémoire à l’égard de ces années de guerre, à travers tous types de supports, notamment les journaux intimes. confortée dans sa démarche, anne entreprend alors de recopier son journal au propre, supprimant certains passages qu’elle juge inintéressants, en ajoutant d’autres en faisant appel à ses souvenirs. après la guerre, quand son père décidera de publier le journal, il réhabilitera ces passages supprimés.
dans d’autres pièces, des écrans diffusent des interviews de rescapés de cette époque: l’assistante d’otto frank, miep gies, qui raconte qu’elle a accepté sans hésiter d’aider son patron et sa famille, la voisine et amie d’anne, qui partagera avec elle la vie en camp et la verra mourir, et enfin le père, qui confie avoir découvert les pensées de sa fille a posteriori, à travers son journal.
toute la famille, qui vit recluse en compagnie de 4 autres personnes, va donc être dénoncée et déportée le 4 août 1944, les parents à auschwitz et les filles à bergen-belsen. édith, sa mère, meurt d’épuisement en janvier 1945. margot, sa sœur, meurt du typhus. ne sachant pas si son père est encore vivant, et pensant ne plus avoir de raison de vivre, anne meurt du typhus un jour après sa soeur, en mars 1945. l’atroce ironie veut que son père est toujours vivant et qu’elle mourra quelques semaines seulement avant la libération du camp par l’aremée britannique. libéré d’auschwitz en janvier 1945, et après plusieurs mois d’errance, otto frank retourne à amsterdam le 3 juin 1945. il découvre le journal de sa fille, que miep n(son assistante) avait caché dans un tiroir de son bureau, et décide de le publier en 1947. il se remarie en 1953 et s’installe à bâle, en suisse, où il crée une fondation pour gérer les droits du journal (traduit dans 60 langues et adapté au théâtre et au cinéma). otto frank est mort en 1980, à l’âge de 90 ans.
la maison de prinsengracht devient publique en 1960. le témoignage d’anne frank a bien entendu été contesté par les néo-nazis comme ayant jamais existé. sans verser dans le sentimentalisme, cette visite est émouvante car elle met en lumière le combat contre la discrimination, les préjugés et la violation des droits de l’homme. dans cette optique, loin d’être un discours pro-juif primaire, le message prône avant tout la tolérance (« un jour, cette horrible guerre se terminera enfin, un jour nous pourrons être humains et pas seulement juifs, même si nous voulons l’être aussi! »).
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