
l’invisible
l’histoire
jack cole est un enquêteur d’un genre particulier: il « lit » les scènes de crime et l’esprit des criminels comme personne. à tel point que tout le monde le considère comme une sorte de monstre. et comme avec tous les monstres, tout le monde a peur de lui. ce coup-ci, il est appelé…
… dans le village de son enfance où a eu lieu un double meurtre particulièrement atroce: une femme et un enfant ont été dépecés vivants de la tête aux pieds. et ils sont méconnaissables. pour les besoins de l’enquête, jack revient donc, pour la première fois depuis 30 ans, dans la maison où il a grandi. peintre reconnu mondialement, son père y vit toujours. mais il y a une bonne et deux mauvaises nouvelles: jack déteste son père jacob qui est atteint d’alzheimer, mais celui-ci pourrait bien connaître l’identité de l’assassin. il va lui falloir décrypter les milliers de toiles que son artiste de géniteur a amassé dans son atelier avant d’être transféré à l’hôpital à la suite d’une crise aiguë. alors qu’une tempête approche qui va les couper du monde pendant quelque temps et que sa compagne et son fils débarquent dans cet environnement sordide, jack se met au travail…
l’avis
pour son premier roman, pobi est impressionnant. il te met une cagoule sur la tête, te prend par la main et, après t’avoir ôté la cagoule, te lâche dans un coin totalement inconnu. du coup, t’es tout perdu. mais c’est précisément ce qu’on aime dans les polars, non? surtout les polars brillants comme celui-ci. ah, dans un monde où la bêtise tend à vouloir prendre le pouvoir, l’intelligence surprend, forcément.
pobi construit parfaitement ses personnages, à commencer par ce brave type de shérif, tous dépassés par l’atrocité de la situation mais bien obligés de se fier à ce type du fbi qui débarque et leur fait peur. car, outre le fait qu’il est d’un abord un peu space, jack cole possède un don qui le rend un peu surhumain. donc très effrayant. et sa copine barrée et sexy qui débarque en pleine enquête avec leur fils pour lui changer les idées, cette jeune femme qui « le fait rire et bander », avec qui il a des relations sexuelles un peu… comment dire…, et qu’il va essayer d’évacuer avant que l’ouragan ne frappe la région. et ce père, cette figure paternelle, qu’il hait depuis 30 ans, peintre obsessionnel de génie, quasi absent du roman mais omniprésent dans le récit. et cette voisine en question, qui pourrait savoir quelque chose sur le tueur, mais qui se fait zigouiller elle aussi dans les mêmes conditions: dépecée vivante de la tête aux pieds, en commençant par les cheveux, même entre les orteils. le type qui a fait ça est grave malade de la tête.
l’auteur a intégré un principe qui sous-tend tous les polars bien pensés (mais que je ne vous livrerai pas ici haha) et maîtrise parfaitement son suspense jusqu’à la toute fin de son récit qu’il assène sous forme de coup de poing glauquissime.
à souligner l’excellente traduction qui fait totalement oublier la langue originale, ce qui n’est pas toujours le cas. à lire séance tenante si vous aimez les romans d’une grande maîtrise, intelligents et bien tordus.
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