
design contre design
le grand palais organisait jusqu’au 7 janvier dernier (eh oui, trop tard) une exposition consacrée à deux siècles de création design et intitulée design contre design. contrairement à l’exposition qui eut lieu au même endroit en 1993 – design miroir du siècle – celle-ci était présentée par thèmes. la forme, tout d’abord, où s’opposaient la courbe de l’art nouveau à la droite de l’art déco, la simplicité de la fonction au biomorphisme. en deuxième partie, l’expo abordait la notion d’environnement comme source de réflexion et de création: le corps humain, celui de l’utilisateur auquel les objets doivent servir, poussés parfois à l’extrême, comme la womb house, la maison-utérus de l’atelier van lieshout; la nature aussi, vivante et inanimée, plantes et animaux qui ont inspiré d’hector guimard – avec ses immeubles, de bruxelles à paris – à françois-xavier lalanne – avec ses meubles animaliers, délirants…
… et surdimensionnés; l’artificiel, créé par l’industrie humaine, où non seulement l’objet mais également le concept sont écupérés ou détournés, exaltés et ressuscités pour être dépouillés de leur fonction première et finalement désacralisés; l’architecture enfin, dans laquelle l’objet s’inscrit. fauteuil-coque d’aarnio, lit-bateau de wieki somers, canapé à alvéoles d’archizoom, secrétaire de piero fornasetti, mais aussi le phantasy landscape de verner panton, créent une nouvelle relation à l’objet ainsi qu’une mini-architecture à l’intérieur de la grande.
intelligente et organisée selon une ligne directrice s’écartant volontairement du schéma classique, l’expo était aussi partiale que partielle: si de grands noms étaient au rendez-vous (frank gehry, shiro kuramata, philippe starck ou marc newson), d’autres, nombreux, n’y figuraient pas (perriand, macintosh ou wright, pour ne citer qu’eux), suscitant du même coup autant un grand intérêt qu’un vague sentiment de regret.
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