ah la galanterie…
récemment, j’ai lu dans le magazine monsieur un article sur la galanterie qui, pouvait-on lire, fait son grand retour. à tel point que des cours se créent pour enseigner ce style de vie à la française.
petit rappel: « galant » vient de l’ancien français « galer » qui signifiait « s’amuser ». au 13e siècle, l’adjectif avait pris le sens de « vif, rusé ». au 16e siècle italien, le galant était entreprenant auprès des femmes. à noter d’ailleurs que si une femme est « galante », elle est…
… de moeurs légères, mais que s’il s’agit d’un homme, on inverse le substantif et l’adjectif pour en faire un « galant homme », ce qui n’est bien sûr pas du tout la même chose. décidément rien n’a changé. dans son acception moderne, le terme de galanterie englobe cette courtoisie que l’on témoigne aux femmes par des attentions, des égards.
rappelons tout de même que la galanterie a été inventée par l’homme pour, disons-le, maintenir la femme sous son contrôle. comment? mais tout simplement en usant de stratagèmes à la fois très simples (pour lui) et très contraignants (pour elle). je veux parler bien sûr, mais pas seulement, des corsets, robes bouffantes et autres bottines à talons. cette galanterie dont la france se targue tant et qui a fait école dans le monde entier n’avait à l’époque d’autre but que celui de mettre en valeur les hommes pour leur politesse et leur prévenance à l’égard de ces assistées incapables (et pour cause) de se mouvoir librement.
rappelons également que si aujourd’hui tirer une chaise au restaurant pour permettre à une dame de s’asseoir est une marque (facultative) de galanterie, c’était auparavant un geste obligatoire car la dame en question, affublée d’une robe impossiblement encombrante, était tout simplement dans l’incapacité totale de le faire elle-même. idem pour entrer dans une voiture. et les exemples sont nombreux…
ce qui m’a choqué dans cet article, c’est que l’auteur le parsemait de loin en loin de petites piques à l’égard des femmes, ce qui démolissait purement et simplement le propos qu’il était en train de tenir et faisait de lui ni plus ni moins qu’un gros macho. exemple 1: dans les dix commandements du parfait gentleman, on peut lire « 7. soyez l’homme fort en l’aidant à porter ses paquets (s’ils sont lourds seulement, il ne faut tout de même pas exagérer) ». exemple 2: « offrez-lui du feu pour lui éviter de chercher pendant trois-quarts d’heure son précieux briquet enfoui dans son sac si bien ordonné (d’ailleurs elle n’en a pas, les femmes n’ont jamais de feu!)…
jusqu’à ce que je m’aperçoive que l’article avait été écrit par une femme et que donc le machisme présumé n’était que de la dérision et du second degré… ouf, la morale (de l’histoire) est sauve et la galanterie, indemne, peut continuer à désigner cette chose exquise et raffinée que les femmes apprécient tant (ça c’est aussi du second degré…)!
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