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ariane à naxos
opéra en un acte de richard strauss, direction musicale jeffrey tate, mise en scène christof loy, chorégraphie beate vollack, avec nina stemme (ariane), jane archibald (zerbinetta), eike wilm schulte (le maître de musique). grand théâtre de genève, les 14, 17, 19, 22, 24 et 26 avril 2007 à 20h. 160′ avec 20′ d’entracte. http://www.geneveopera.ch
l’argument
prologue. dans le palais de l’homme le plus riche de vienne, on a dressé une scène et des coulisses pour la eprésentation d’un opéra seria: ariane à naxos. le maître de musique est catastrophé lorsqu’il apprend qu’une troupe italienne doit improviser une farce après l’opéra. mais le majordome l’informe qu’on ne saurait discuter les désirs du maître des lieux. le majordome annonce un nouvel ordre…
… du maître des lieux: un feu d’artifice doit être tiré à 21 heures précises, la farce devra être présentée en même temps que l’opéra seria! la nouvelle fait l’effet d’une bombe. le compositeur de l’opéra s’emporte contre le maître à danser de la troupe italenne, qui lui recommande quelques coupures. chacun intrigue de son côté pour que les coupures se fassent dans la partie de l’autre.
l’opéra. sur l’île de naxos, trois nymphes s’inquiètent de voir arian se lamenter depuis qu’elle a été abandonnée par son amant thésée. désormais elle n’attend plus qu’hermès, messager de la mort. zerbinetta et sa troupe (arlequin, brighella, scaramouche et trouffaldino) tentent de la divertir par une sérénade, puis par une danse, en vain. zerbinetta reste seule avec ariane et lui parle de son expérience avec les hommes, et tente de la convaincre que les hommes sont interchangeables. mais ariane ne l’écoute guère. arlequin et ses comparses reviennent courtiser zerbinetta qui le choisit lui, au grand dam des trois autres. et alors que les masques se retirent, les trois nymphes viennent annoncer la venue d’un jeune dieu sur un bateau: bacchus, à peine échappé des bras de circé. mais lorsqu’il arrive, un trouble le saisit et saisit ariane. l’un et l’autre se sentent mutuellement transformés. ariane accepte de suivre bacchus. zerbinetta n’avait-elle pas vu juste?
l’avis
dans cette production ma foi fort honorable, dominée dans la première partie par un décor surprenant, seules deux voix se distinguent très nettement des autres: celle de nina stemme, dans le rôle d’ariane, et celle de jane archibald, dans celui de zerbinetta. et heureusement, me direz-vous, puisque ce sont les deux vedettes de l’opéra. certes les autres chanteurs sont de qualité, comme katarina karnéus, mezzo-soprano interprétant le rôle du compositeur de l’opéra seria (ariane à naxos, donc), mais aucune, à mon humble avis, n’est vraiment à la hauteur des deux jeunes femmes. avec sa voix chaude et ronde des grandes chanteuses d’opéra, la suédoise nina stemme a interprété, un répertoire très divers, de mozart à wagner, démontrant toute la richesse de son talent. elle s’est déjà produite au grand théâtre dans lady macbeth de mzensk de dimitri chostakovitch (2002) et tannhäuser de richard wagner (2006). la jeune, mais magnifique, soprano colorature canadienne jane archibald se révèle époustouflante de maîtrise vocale. sa voix légère et cependant bien timbrée lui permet d’aborder le rôle techniquement difficile de zerbinetta avec grâce et désinvolture. ses vocalises lui ont valu hier soir des salves d’applaudissements de la part d’un public visiblement averti.
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