enculés…

3 septembre 2004, 20h30, parking du mont-blanc. un homme récupère sa voiture après une journée de travail. soudain deux types l’assaillent, le étroussent et le jettent à terre. le butin est faramineux pour ces deux voleurs sans domicile fixe: des cartes de crédit, un téléphone portable, 395 dollars et une montre patek philippe. l’homme, lui, reste à terre, paralysé. en fait, depuis ce 3 septembre, il est…

tétraplégique. aujourd’hui, après des mois de souffrance et de désespoir, il – on le – passe de son lit à la chaise roulante. peu importe ce qu’il faisait avant, qui il était ou ce qu’il projetait de faire, personne ne mérite un tel sort pour quelques dollars.

aujourd’hui, ses agresseurs passent devant le tribunal. leurs avocats défendent la thèse selon laquelle la victime avait souffert, dans sa jeunesse, d’une maladie inflammatoire provoquant une rigidité dans la colonne vertébrale. ils prétendent qu’il ne serait pas paralysé aujourd’hui s’il n’en avait pas été affecté. peut-être.

cela dit, s’il n’avait pas été saisi par le cou et jeté à terre, il jouirait en ce moment même du droit le plus élémentaire: celui de tout être humain à vivre une vie normale.

si ça se trouve, ces deux types vont probablement s’en tirer avec quelques mois de prison (ils sont récidivistes), voire une amende (si les avocats font bien leur boulot), et qu’à la moindre occasion, totalement libres de leurs mouvements, ils s’en prendront au prochain passant, comme le soir du 3 septembre 2004.

moi dans cette histoire, je me demande quand même, de l’agresseur ou de l’avocat, lequel est le plus enculé…