novembre 26

bénabar

Bnabarconcert unique, annecy, samedi 25 novembre 2006, 120′ (de malice et de bonheur).

c’est l’histoire d’un type de 36 ans qui, plutôt rapidement (9 ans depuis son premier album, 5 depuis le premier en solo), s’est installé dans les coeurs pour y rester. son style est reconnaissable entre tous, une voix bien à lui et des textes savoureux portant sur le quotidien un regard malicieux et où perce une ironie toujours tendre. ses thèmes sont toujours les mêmes – les copains, les filles, …

… l’amour, la mort… -, mais curieusement l’observation est si fine et la restitution « tellement vraie » qu’on ne s’en lasse pas. mieux, on en redemande: ya une fille qu’habite chez moi, la berceuse ou encore tu peux compter sur moi sont des délices impitoyables de drôlerie. chansons à texte donc, parfois (plus rarement) à
message, mélodies souvent un peu les mêmes, avec de faux airs à la renaud, mais qu’importe, ici les mots font mouche à chaque fois. équilibriste du verbe, ce type charme et envoûte par la justesse de son propos et le comique qui découle de sa lucidité. la scène, son espace vital, il la partage avec d’autres types formidables (un pianiste, un contrebassiste, un violoniste, un batteur, un saxophoniste, un trompettiste, un tromboniste et deux guitaristes), qui participent tous activement à la fête dans une tordante chorégraphie, livrant une orchestration tantôt fanfare tantôt jazzy qui souligne à la perfection l’ironie de la démarche. pas étonnant que le public lui soit totalement, inconditionnellement pourrait-on dire, acquis (rarement vu une telle marée d’enthousiastes, prêts à se lever à la moindre occasion pour danser ou à reprendre un refrain à tue-tête).

c’est l’histoire d’un type désormais incontournable qui, mine de rien, s’est taillé un succès qui serait surprenant s’il n’était révélateur d’un besoin ou d’un manque. il y a des gens comme ça, qui arrivent quand on les attendait. question de timing, comme on dit aujourd’hui. lui l’a trouvé et c’est plutôt durable. témoins de cette affection, quatre rappels, excusez du peu, un public-sardine qui, à la mention de chaque musicien, recevait les projecteurs en pleine poire, ce qui permettait d’apercevoir, l’espace d’une demi-seconde, ici des visages béats et coupables d’amour pour ce trublion, là des aficionados tanguant en rythme, presque en transe…

c’est l’histoire d’un type ordinaire devenu extraordinaire, qui arrive sur scène, que dis-je, qui s’approprie la scène en courant, en sautant à pieds joints, en gesticulant, et qui, c’est apparemment sa marque de fabrique, « vit » sa musique comme prostré, une jambe en avant, une en arrière, le buste penché, les bras écartés à l’horizontale, la tête tournée sur le côté.

bio express
c’est l’histoire de bruno nicolini, né le 16 juin 1969 à thiais (sud-est de paris). bénabar est l’anagramme de barnabé, surnom que lui a donné un ami avec qui il tournait. depuis mai 2004, il a un petit garçon, manolo, qu’il a eu avec sa compagne stéphanie. il s’est essayé au scénario et au court-métrage avec de se lancer dans la chanson. il a bien fait. une nomination aux victoires de la musique en 2003 dans la catégorie « révélation », il obtient le prix du meilleur album de variété l’année suivante. il a sorti 5 albums: bénabar et associés (1997); bénabar (2001); les risques du métier (2003); live au grand rex (2004) et reprise des négociations (2005). il sera à bercy le 30 novembre pour le dernier concert d’une longue tournée. mais n’essayez même pas, c’est complet depuis longtemps.